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Photo du rédacteurLéa MANGANI

Un doctorat plein d’Energie !


Léa MANGANI
Léa MANGANI

Prix de thèse l'école doctorale I-MEP²

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview

 

Pouvez-vous SVP décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?

J’ai suivi un parcours traditionnel menant à un diplôme d’ingénieur avec deux années passées en classes préparatoires aux grandes écoles puis trois ans à l’école d’ingénieur PHELMA Grenoble-INP. Parmi les différentes spécialités proposées par l’école, j’ai choisi la filière EPEE (Electrochimie et Procédés pour l’Energie et l’Environnement), c’était un moyen pour moi de concilier mon intérêt pour la chimie et ainsi que la possibilité de travailler dans un domaine qui a un impact direct sur les enjeux sociétaux comme le stockage et la gestion de l’énergie. Au travers des différents modules de la filière EPEE, j’ai pu notamment apprendre le fonctionnement des batteries et des piles à combustibles.

C’est ce même intérêt qui m’a poussé à choisir un stage de fin d’études sur l’analyse de nouvelles chimies de batteries dans un service de cherche d’une entreprise. Cette même entreprise m’a permis de poursuivre sur une thèse, m’ouvrant ainsi des perspectives que je n’avais pas envisagées au début de mes études.

Mais cela ne s’est pas réellement passé comme prévu… Les formalités administratives relatives à l’inscription en thèse trainant en longueur (plus de neuf mois), j’ai saisi l’opportunité pour travailler comme ingénieure dans une start-up développant une nouvelle technologie de supercondensateurs. Cette expérience professionnelle a été très enrichissante et instructive. Cela n’a fait que confirmer ma volonté de faire un doctorat dans le domaine des batteries. Au travers de mes expériences dans le milieu professionnel, je me suis rendu compte que les postes en R&D dans l’industrie sont souvent réservés aux docteurs, d’où la nécessité de faire une thèse. Les postes de chercheurs R&D offrent plus d’autonomie avec notamment une plus grande place à la créativité et à la prise de décisions. C’est pour toutes ces raisons qu’il m’a semblé nécessaire de poursuivre en doctorat. De plus, je me suis dit que je voulais tenter l’expérience même si elle était réputée difficile afin de ne pas avoir de regrets dans le futur, après tout, les erreurs forment la jeunesse.

 

Pourquoi une thèse CIFRE ?

J’ai hésité entre plusieurs sujets de thèse avant de me décider à choisir une thèse CIFRE. J’ai préféré cette option parce qu’elle me permettait d’avoir un contexte plus concret et apportait une vision applicative de mes travaux de recherche. Faire le choix d’une thèse CIFRE, c’est aussi avoir la possibilité d’expérimenter le travail dans différents environnements académiques et industriels. En revanche, il est important de noter que dans le cas d’une thèse CIFRE, le partenariat avec une entreprise peut amener certaines contraintes et des limitations notamment quant aux choix de certains axes de recherche, de la publication des résultats et de la présentation de ceux-ci en conférence.

 

Vous évoluez dans un milieu qu’on pourrait qualifier comme étant plutôt

« masculin ». Cela n’est-il pas difficile ?

Dès les bancs de l’école d’ingénieur, on se rend compte du manque de parité dans le domaine des sciences techniques. En arrivant dans le monde professionnel ce sentiment s’est encore amplifié, car il y avait peu de femmes dans les équipes d’ingénieurs de recherche ce qui a suscité chez moi des questionnements quant à mon projet professionnel. De plus, j’ai pu remarquer une certaine pression qui pèse sur ces femmes qui partagent le sentiment de devoir faire plus et de ne pas être identifiées comme candidate naturelle pour certains postes. Les opportunités ne semblent pas être les mêmes entre homme et femme, ce qui me pousse aussi à porter une voix sur ce sujet. Je pense, cependant, qu’il est important de bien réaliser la situation avant de s’engager dans ces filières afin de se préparer à vivre ces situations.

 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Avant de se lancer dans un projet de thèse, je pense qu’il est important de se questionner sur le type d’environnement professionnel dans lequel on se projette, ce qui permet de faire le choix entre un poste d’ingénieur plutôt technique et un cadre plutôt recherche. Ensuite, je pense que l’on ne le répètera jamais assez mais l’encadrement est primordial pour la réussite de la thèse. J’encourage les futurs étudiants à contacter les anciens doctorants encadrés par le(a) directeur(trice) de thèse pour avoir des informations quant à la qualité de l’encadrement : présence au laboratoire, organisation de réunion régulière, participation aux conférences…. Il peut être aussi très utile de regarder sur les sites des écoles doctorales pour avoir une idée du nombre d’étudiants à la charge de l’encadrant et la durée moyenne des thèses sous la direction, le nombre de publications/brevets moyen par étudiant, etc…

 

Quelles sont pour vous les qualités nécessaires pour réussir en thèse ?

A travers mon expérience de thèse, je pense qu’être organisé dans son travail est une clef de la réussite. Il ne faut pas hésiter à mettre en place des systèmes de références d’échantillons/d’expériences et de veilles bibliographiques pour gagner en efficacité. Je pense qu’il est important d’avoir confiance en soi et en ses capacités de réussite parce que oui, tous les étudiants en thèse doutent et c’est normal !

 

 

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