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Un doctorat après un diplôme d’ingénieur en télécom: au croisement de la physique et du traitement de signal


Élie AWWAD
Élie AWWAD

Maître de Conférences, Télécom Paris, Institut Polytechnique de Paris

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Pouvez-vous nous présenter votre parcours avant la thèse et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?

Je suis diplômé ingénieur de la promo 2011 de Télécom Paris et de l’Université Libanaise, et docteur de la promo 2015 de Télécom Paris. Ma thèse s’intitule « Techniques Émergentes de Codage Espace-Temps pour les Systèmes de Communications Optiques » et se situe au croisement de la physique du milieu de propagation (la fibre optique) et du traitement de signal (les modulations numériques codées, l’estimation de canal et l’égalisation du signal).

Avant de me lancer dans le projet de préparation d’une thèse de doctorat, j’ai choisi d’expérimenter le travail d’un chercheur ainsi que celui d’un ingénieur opérationnel, à travers respectivement un projet de recherche académique s’étalant sur tout un semestre et un stage de 5 mois. Ces deux expériences m’ont permis de porter un regard plus concret aux deux métiers et d’échanger avec des personnes ayant des parcours variés. La balance a finalement penché en faveur de la recherche.


Après ta thèse, quel a été votre parcours?

Au début de ma thèse, j’avais eu un penchant pour la recherche académique car j’appréciais la liberté académique, liberté du choix des thématiques de recherche. Mais le destin en a décidé autrement. À l’occasion de la visite d’une équipe de chercheurs d’Alcatel-Lucent (maintenant Nokia) du laboratoire d’optique de Télécom Paris pendant l’été 2014, je leur présente mon travail et le courant passe. Je rejoins donc les Nokia Bell Labs France en janvier 2015.  C’était pour moi l’opportunité de faire une expérience en début de carrière dans un laboratoire industriel de renommée internationale, d’expérimenter le travail de recherche contraint par les besoins d’une entreprise tout en ayant la possibilité de co-encadrer des thèses et de publier les résultats de ma recherche.

 

Entre 2015 et 2019, j’ai pu travailler sur des perspectives de mon sujet de thèse en assurant l’encadrement de la thèse d’Arnaud Dumenil (mon premier doctorant) avec mon collègue Cyril Méasson. J’ai pu également explorer, avec un autre collègue, Christian Dorize, un nouveau domaine applicatif du traitement du signal, celui de la captation acoustique distribuée utilisant les câbles de communication optique. En octobre 2019, j’ai quitté les Bell Labs pour rejoindre Télécom Paris en tant qu’enseignant-chercheur en communications optiques. Cette opportunité m’a permis de retrouver ma passion pour l’enseignement et de continuer à explorer de nouvelles thématiques : la surveillance fine de l’état d’un réseau optique, la compensation des effets non linéaires dans la fibre, etc.


Que retenez-vous de votre expérience en thèse ?

Mon expérience tout au long de la thèse s’est largement enrichie par les échanges continus, cordiaux et constructifs avec mes co-directeurs de thèse, mes collègues-ami(e)s doctorant(e)s et plusieurs chercheurs à Télécom Paris. Le projet de thèse nous forme en nous apprenant à trouver des informations, à les exploiter, à explorer des nouvelles pistes et à présenter les résultats à d’autres personnes sous des formes diverses : condensées aux congrès scientifiques ou plus détaillées aux séminaires et aux ateliers de travail.


Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Si j’ai un conseil à vous donner avant de vous lancer dans un projet de thèse, ce sera le suivant : renseignez-vous sur l’équipe encadrante, n’hésitez pas à échanger longuement avec les encadrant(e)s autour du sujet proposé avant de prendre votre décision et jaugez votre motivation. Enfin, rappelez-vous que la thèse est un vaste champ de possibilités qui dure trois ans (en France). Armez-vous donc de patience et n’oubliez pas de partager vos hauts et vos bas avec votre entourage.

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