Prix I-PHD 2023
Merci d'avoir accepté l'interview
Pourriez-vous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?
J’ai tout d’abord fait une licence de Physique, puis un diplôme d’ingénieur Matériaux. Lors de mon stage de fin d’études, réalisé chez Safran, j’ai été pris de passion par la fabrication additive métallique. A l’époque, je n’étais pas nécessairement fixé sur le fait de faire une thèse. Je me suis tourné vers cette voie pour me spécialiser plus dans ce domaine et retourner après la thèse dans l’équipe de mon stage en R&D, qui était composée uniquement ou presque de docteurs. J’ai donc réalisé une thèse sur la fabrication additive au CEA, qui m’a totalement convenue, avec un sujet assez technologique et appliqué.
Que retenez-vous de votre expérience en thèse ?
La thèse reste pour moi un super souvenir. J’en retiens des rencontres géniales, un travail sur un projet dans la durée et qui me passionne, beaucoup d’investissement bien sûr, de l’autonomie, mais aussi un apprentissage énorme. Cela m’a fait développer des compétences extrêmement variées, et grandir en quelque sorte. Je pense que la particularité de la thèse, entre les hauts et les bas, la débrouillardise et les succès, est quelque chose à vivre.
Quel a été votre parcours après la thèse, et quel poste occupez-vous aujourd’hui ?
Suite à ma thèse, je me suis dirigé vers l’entrepreneuriat, mais pas dans le sens de créer sa startup dans son garage. J’ai travaillé pendant un an sur la maturation du projet de valorisation de mes recherches de thèse, élargies aux savoir-faire accumulé dans mon laboratoire, en étant financé par le CEA avec le programme Magellan. Suite à ces développements, j’ai co-fondé avec mon associé Hicham Maskrot, anciennement chef du laboratoire durant ma thèse, la startup AM3L. Nous développons des matériaux architecturés 3D par fabrication additive, et proposons des solutions sur mesure pour les domaines de la filtration, de l’amortissement de chocs et pour les énergies bas carbone. Actuellement, j’occupe le rôle de CTO, et en réalité énormément de fonctions avec le lancement des activités.
Quelles ont été vos motivations pour se lancer dans la création d’une startup ?
Initialement, je comptais retourner dans l’industrie en R&D, c’est même principalement pour cela que j’avais fait cette thèse. Je me suis lancé dans la création d’une startup premièrement car j’en ai eu l’opportunité, et je l’ai saisie. De nombreuses structures et pôles accompagnent les jeunes docteurs pour favoriser la création de startup deeptech, issues de la recherche. J’ai d’ailleurs été lauréat i-PhD, un concours d’innovation de l’état spécialement adressé aux doctorants ou jeunes docteurs qui souhaitent développer leur projet suite à leur thèse, et ai pu découvrir qu’un grand nombre d’acteurs aident en ce sens partout en France, il ne faut pas hésiter ! Mes autres motivations ont été (et sont toujours) le challenge que représente cette aventure, l’opportunité d’innover et surtout la liberté dans mon travail, de mes choix de développements, d’axes de recherche, avec qui je travaille, etc. Pour l’instant, je ne regrette aucunement ce choix, cela représente un investissement encore plus important que durant la thèse, mais les réussites et la satisfaction dégagée sont décuplées.