Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?
Je suis issu d’un parcours classe préparatoire puis école d’ingénieur que j’ai effectué à l’ENSTA Paris. J’y ai intégré le parcours mécanique des fluides avec un master sur les écoulements géophysiques. J’ai beaucoup apprécié cette formation très technique et théorique qui a fortement sollicité mon goût et désir de comprendre des concepts physiques complexes. La thèse a donc été une continuité logique après l’école d’ingénieur.
J’ai toujours été passionné par la nature et l’environnement, en particulier les montagnes et les rivières. J’ai donc naturellement orienté mon cursus de recherches dans ces thématiques et j’ai fais une thèse sur le transport de sédiment en rivière et la modélisation de ce phénomène.
J’ai rapidement compris que je voulais intégrer le secteur académique. J’ai donc poursuivi avec un premier post-doctorat en France puis un deuxième en Nouvelle-Zélande à l’université de Waikato, toujours sur des problématiques de transport de sédiment.
Vous avez eu plusieurs expériences à l’étranger, pouvez vous nous dire ce que cela vous a apporté dans votre parcours ?
J’ai en effet effectué deux stages aux Pays-Bas puis en Belgique et un postdoctorat en Nouvelle-Zélande. Ces expériences sont toujours des opportunités à la fois personnelles et professionnelles. Bien sûr, cela m’a permis d’améliorer mon anglais et d’être bien plus à l’aise lors de discussions scientifiques en anglais et lors de présentations en conférence.
Ces expériences à l’étranger m’ont aussi permis de comparer les systèmes de fonctionnement du monde de la recherche et de l’université, en particulier avec la Nouvelle-Zélande qui a fonctionnement Anglo-Saxon. J’ai pu me rendre compte que nous avons en France un statut de doctorant privilégié, avec un vrai contrat de travail et un salaire. Les doctorants en Nouvelle-Zélande étaient considérés comme des étudiants. Certains ont des bourses pour faire leur thèse mais d’autres devaient travailler à côté.
D’un point de vue scientifique, ces expériences sont d’une grande richesse pour mettre en places des collaborations de recherche internationales sur le temps long.
Enfin, d’un point de vue personnel, ce sont de vraies opportunités de voyager et découvrir de nouveaux pays, parfois loin de la France et qu’on a peu l’opportunité de visiter autrement. Partir à l’étranger après une thèse, c’est quand même une logistique pas forcément facile à mettre en place, surtout lorsque cela implique de partir à plusieurs. Pour nous, il était important d’allier opportunités professionnelles à l’étranger et opportunité de voyage dans un pays qui nous faisait envie.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite faire une carrière académique ?
Obtenir un poste permanent dans le secteur académique est un parcours difficile et qui peut se préparer dès la thèse. Je conseillerais de réfléchir et de mettre en place une cohérence dans le cursus de recherche, où chaque expérience viendrait enrichir et compléter les précédentes. Cette cohérence peut être thématique, comme cela a été le cas pour moi avec l’étude du transport de sédiment, méthodologique ou autre.
L’accès à un poste se fait sur concours, avec une première phase de sélection sur dossier puis une phase avec présentation orale. Les critères de sélection sont bien sûr multiples (nombre de publications, expérience à l’étranger, qualité du dossier et de la présentation…) et tous ne sont pas forcément bien établis à l’avance et peuvent être implicites. Je conseille de bien se renseigner auprès de chercheurs ayant fait parti d’un jury de poste et de discuter avec des chercheurs ayant été recruté récemment. L’oral est primordial dans le processus de recrutement, je pense donc qu’il est important de s’entrainer en faisant le plus de présentations possibles dès le début de la thèse.