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Merci beaucoup pour le témoignage.
Parcours avant la thèse, Motivations pour faire une thèse, pourquoi une thèse ?
Avec un background en chimie, j’ai obtenu mon diplôme de master de recherche avec une spécialité en chimie de l’état solide, une discipline axée sur la synthèse et la caractérisation physico-chimique des matériaux.
Auparavant, je n’avais jamais envisagé de faire une thèse de doctorat. C’est lors de mon stage de master que j’ai découvert ma passion pour la recherche et le développement.
Lorsque je suis passée de la théorie ; des équations chimiques, des réactions et des concepts aux applications concrètes en laboratoire, j’ai ressenti un véritable déclic. Voir chacun revêtir sa blouse, enfiler ses lunettes et enchaîner les expériences pour obtenir son propre produit, son "nouveau-né", a été une révélation.
Et quelle sensation incroyable que celle de réussir à inventer ou créer un matériau aux propriétés inédites, qui, d’une manière ou d’une autre, contribuera à une nouvelle avancée scientifique et aidera les générations futures à mieux comprendre ce domaine !
Après cette expérience, je suis devenue profondément attachée au travail en laboratoire et passionnée par l’optimisation des processus de synthèse écologique des nouveaux matériaux.
Pourquoi une thèse en cotutelle ?
Selon mon expérience, une thèse en cotutelle est à la fois une expérience académique avec une double expertise et une véritable aventure interculturelle enrichissante qui a renforcé ma flexibilité et mon adaptabilité.
La combinaison des méthodologies et des ressources des deux universités m’a ouvert des perspectives plus vastes.
Au laboratoire de l’Université de Tunis El Manar, nous disposions de tout le nécessaire pour la synthèse verte et la caractérisation des matériaux, tandis qu’à l’Université de Technologie de Troyes, nous avons travaillé sur leur application et l’éco-conception des dispositifs optoélectroniques. Cette synergie a été un élément clé dans la réussite de notre projet.
En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?
Ma thèse consiste à faire la synthèse et l’écoconception des dispositifs optoélectroniques (photodiodes, cellules solaires) à base des oxides de pérovskites.
A-t-il été compliqué de concilier vie de recherche et vie personnelle ?
Pour être honnête, au début c’était un peu difficile pour moi de trouver l’équilibre entre les deux. Mais avec le temps, la thèse m’a forcée en quelque sorte à apprendre à les dissocier. On apprend à être plus doux avec soi-même tout en cultivant la discipline nécessaire pour continuer.
Qu’est-ce que la thèse vous a apporté ?
La thèse m’a sculptée, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. J’ai développé de nouvelles compétences que je n’aurais jamais imaginé acquérir un jour. Aujourd’hui, je maîtrise à la fois la chimie et la physique, une synergie que j’adore dans le domaine des matériaux. Cette complémentarité m’a permis de mener à bien un projet inédit, que l’on pensait difficilement réalisable. Nous avons été agréablement surpris d’ouvrir une nouvelle voie pour les photodiodes et les cellules solaires écologiques.
Sur le plan personnel, la thèse m’a donné une force incroyable : si j’ai réussi une thèse, je peux tout accomplir. Je suis aujourd’hui une personne disciplinée, organisée, compétente et remplie de confiance en moi.
Enfin, la réussite finale et les appréciations reçues, soit qu’elles viennent des directeurs de thèse, des collègues avec qui j’ai collaboré ou des amis rencontrés durant ces trois années, procurent une énergie inépuisable.
Cette expérience m’a appris qu’avec persévérance et bienveillance, tout devient possible, et que, malgré les obstacles, on finit toujours par atteindre son objectif.
Comment se préparer lors de sa thèse à la vie professionnelle en entreprise ?
La thèse offre de nombreuses opportunités pour se préparer à la vie professionnelle. Parmi elles, les conférences nationales et internationales, qui permettent de développer son réseau et de communiquer ses résultats à la communauté scientifique. Elle inclut également la participation à l’organisation d’événements au sein de l’université ou de l’école doctorale, le travail en équipe, l’apprentissage continu, le développement du savoir-faire, la rédaction d’articles scientifiques ainsi que la proposition d’idées innovantes lors des réunions. Tous ces éléments contribuent à une préparation solide pour la vie professionnelle.
Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?
Actuellement, je travaille en tant que post-doctorante sur un projet ANR réunissant l’UTT, l’Université Paris Sorbonne et l’industrie. Grâce à ma maîtrise à la fois de la synthèse chimique, du développement physique et des techniques de caractérisation des différentes propriétés des matériaux, mon profil correspondait parfaitement aux exigences de ce poste.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?Ne restes pas coincé dans ton coin. Ce sont les échecs qui mènent au succès. Ose essayer de nouvelles idées et ne crains pas l’échec. Moins de 2 % de la population mondiale possède un doctorat, alors oui, ce ne sera pas facile, mais c’est justement cette difficulté qui rend l’aventure passionnante. Chaque thèse est unique, alors profite du processus et savoure chaque étape de cette expérience !
Vous évoluez dans un milieu qu’on pourrait qualifier comme plutôt «masculin ». Cela n’est-il pas difficile ?
Non, pas du tout. En tant que femme, j’ai été bien encadrée et respectée tout au long de ma thèse. Dans le domaine de la recherche scientifique, nous sommes tous uniques et égaux. La plupart du temps, les femmes sont bien représentées lors des conférences. De plus, au sein des universités et des instituts, nous bénéficions d’un environnement protégé contre toute forme de violence ou de harcèlement.
Pour moi, j’ai représenté la femme en tant que personne patiente, courageuse et respectueuse mais aussi intelligente, brillante et accomplie.