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Pourquoi réaliser une thèse en 3 ans si ailleurs cela prend 5 ans, voire plus ?

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Paula METZKER
Paula METZKER

Merci beaucoup pour le témoignage.


Pouvez-vous vous présenter ?

Mon parcours est atypique et marqué par une forte dimension multiculturelle. Depuis mon enfance, j'ai toujours été motivée par l'idée de travailler sur des décisions stratégiques. À 17 ans, j'ai commencé une formation de niveau Bachelor à l'Université Fédérale de Minas Gerais (Brésil), pour devenir ingénieure en production (ou génie industriel). Lors de ma deuxième année, j'ai découvert que la Recherche Opérationnelle était ma véritable passion. Cela m'a conduite à m'inscrire à un concours financé par une agence gouvernementale brésilienne (CAPES). J'ai remporté la première place et ai ainsi pu partir en France pour approfondir mes compétences en informatique. C'est là que j'ai découvert le monde de la recherche académique. En 2018, j'ai obtenu un double diplôme : celui d'ingénieure en informatique, spécialisée en calcul et modélisation scientifique, de l'ISIMA (France), et un master en sciences des données de l'Université Clermont-Auvergne. Ce succès m'a inspirée à poursuivre dans le domaine de la recherche. En 2019, après avoir terminé ma formation d'ingénieure en production, j'ai entamé un doctorat en Recherche Opérationnelle à l'IMT Atlantique, cofinancé avec HEC Montréal. J'ai beaucoup apprécié mes réalisations, mes contributions scientifiques et l'opportunité d'enseigner aux étudiants en ingénierie et en master. Après avoir soutenu ma thèse en 2022, j'ai immédiatement commencé un post-doctorat à HEC Montréal tout en obtenant ma qualification en tant que maître de conférences. Aujourd'hui, face aux opportunités dans le secteur numérique, je continue à me former pour devenir une source d'inspiration pour ceux qui aspirent à réussir par l'éducation et la voie scientifique.


Pourquoi la thèse en 3 ans ?

Mon arrivée en France en 2016 m'a permis de découvrir la vivacité et la qualité de l'enseignement ainsi que du développement scientifique en Europe. Ce dynamisme correspond parfaitement à mon tempérament énergique, ce qui m'a convaincue que trois ans de thèse seraient suffisants pour maintenir ma motivation et ma productivité. Je ne dis pas que c'est facile, bien au contraire. Nous subissons une pression constante et devons produire un travail aussi excellent que ceux de chercheurs qui consacrent plusieurs années à leur thèse (j'ai connu des doctorants au Canada qui travaillent depuis plus de sept ans pour finir une thèse acceptable). Malgré les défis liés à la qualité de la recherche et aux nombreuses publications dans un délai aussi court, une thèse de trois ans nous apprend énormément sur la vie scientifique. Les avancées sont rapides, et il faut être agile pour suivre le rythme. Si l'on reste trop longtemps concentré sur un seul aspect de la recherche, on risque de perdre des opportunités de contribution, ce qui peut entraîner une démotivation. Faire une thèse en trois ans, c'est avant tout un compromis entre les avantages et les inconvénients, selon nos envies personnelles. On pourrait même y voir une similitude avec le contexte industriel, où les entreprises doivent répondre rapidement aux enjeux et aux besoins du marché pour rester compétitives.


Des conseils pour les futurs thésards ?

Je me base souvent sur trois grands axes de conseils : personnel, professionnel et scientifique. D'un point de vue scientifique, il est essentiel de choisir un sujet qui nous passionne et pour lequel les difficultés ne constitueront pas un frein à la réussite (par réussite, j'entends la capacité à répondre de manière satisfaisante à la problématique posée). Sur le plan professionnel, il est important de savoir pourquoi on entreprend une thèse. Sur le marché du travail, un diplôme et une solide expérience comptent parfois davantage que des années de formation. Cependant, il est crucial de définir ses ambitions professionnelles à court, moyen et long terme. Enfin, peut-être le plus important, il faut être conscient que la thèse génère de nombreux conflits et beaucoup de pression. N'oubliez jamais de prendre soin de vous, tant sur le plan physique que mental. S'acquitter d'une thèse est plus une question de résilience que d'intelligence personnelle. Il existe plusieurs formes d'intelligence, mais une personne résiliente peut accomplir beaucoup de choses, y compris dans le domaine de l'apprentissage, des connaissances et des compétences. À l'université, mon professeur de génie industriel disait souvent : "Il y a de la vie après des formations très théoriques et complexes." Aujourd'hui, je peux dire : "Il y a de la vie après la thèse !

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