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Mirasbek KUTERBEKOV

Mirasbek KUTERBEKOV sur l’importance de s'amuser.



Scientifique Principal chez Hoxton Farms et Directeur chez OUTbio UK


Pourriez-vous présenter votre parcours étudiant jusqu’à votre doctorat ?

Ce sont mes professeures de physique et de chimie au lycée au Kazakhstan, d’ou je viens, qui m’ont inspiré de poursuivre la science comme une carrière. À la fin de mes études, j’ai remporté une bourse pour poursuivre mes études à l’Université Northwestern aux Etats-Unis. Grace à son système unique d’éducation, je pouvais commencer mes études sans déclarer une spécialisation et participer aux séminaires où je pourrais m’exposer aux différents sujets. C’était dans un de ces séminaires où j’ai découvert la science de matériaux, qui unit les études de la physique et la chimie. J’étais fasciné par son interdisciplinarité et décidé à la choisir comme ma spécialisation.

Peu après, j’ai découvert qu’on pourrait utiliser des matériaux pour améliorer la vie humaine et je me suis lancé vers une spécialisation en biomatériaux et génie tissulaire. Durant ma deuxième année, j’ai commencé de travailler dans un laboratoire de génie tissulaire au sein de l’école de médecine. J’ai eu une si belle experience que j’ai voulu continuer à faire de la recherche et approfondir mes connaissances.

Grace à une bourse Erasmus Mundus de l’Union européenne, j’ai obtenu un double diplôme de l’Université d’Augsbourg en Allemagne et l’Université catholique de Louvain en Belgique. En plus du haut niveau de la science et l’education, j’étais attiré par une opportunité de pratiquer mon allemand et français et de vivre ailleurs. À la fin des mes études, j’ai obtenu une bourse Marie Skłodowska–Curie de l’Union européenne pour poursuivre mon double doctorat en génie tissulaire à l’Université Grenoble Alpes et l’Université catholique de Louvain.


Pourquoi avoir choisi de réaliser une thèse ?

À l’origine, je voulais devenir professeur. Ce qui m’a attiré dans cette carrière était la possibilité de faire une recherche de pointe et d’enseigner. Je savais qu’un doctorat est essentiel pour ça. Pendant mon doctorat, vu le nombre de postes ouverts très limité et la haute concurrence, j’ai décidé de poursuivre une carrière scientifique dans l’industrie. Avant d’y commencer, j’avais peur qu’elle ne soit pas aussi rigoureuse ou avec le même impact qu’on trouve dans le monde académique de haut niveau mais j’ai vite découvert que ce n’était pas du tout le cas. Et finalement, j’ai pu poursuivre dans l’industrie mes deux désirs de faire une recherche de pointe et d’enseigner, juste d’une façon différente.


Pouvez-vous présenter vos différents postes occupés après votre thèse ? En quoi votre doctorat vous a été utile dans les différentes fonctions que vous avez occupées ?

Après mon doctorat, j’ai été embauché par Dow Chemical Company en Belgique pour participer à son programme unique pour les jeunes scientifiques où ils mènent des projets de recherche dans des domaines différents pendant leurs deux premieres années. Dans mon cas, par exemple, j’ai travaillé sur l’amélioration de la stabilité des émulsions de silicone et le recyclage chimique des déchets plastiques. La science des matériaux était au coeur de la recherche chez Dow donc mon doctorat et les compétences que j’avais apprises étaient directement applicables dans mon travail. J’étais attiré par la rigueur et l’interdisciplinarité de ce programme et mon expérience en génie tissulaire, où il faut travailler avec des chimistes, physiciens et chirurgiens était très utile pour en faire un succès. Cette expérience m’a aussi appris que les projets n’ont besoin pas que d’une science de haute niveau mais aussi souligné l’importance des aspects commerciaux et industriels.

Entre temps, j’ai commencé de voir plus d’articles sur l’agriculture cellulaire et la possibilité de faire pousser de la viande sans animaux. A ce moment-la, j’étais végétarien depuis plus de dix ans et cette vision a résonné avec moi. Finalement, j’ai été embauché comme scientifique principal dans une startup à Londres, Royaume-Uni, où nous cultivons du gras animal sans animaux car le gras est le composant le plus important pour le goût et l’expérience sensorielle. Ici encore, mon travail est directement lié a mon doctorat et toutes les competences que j’ai apprises.


Un conseil pour un étudiant qui souhaite réaliser une thèse ?

Tout d’abord, je lui recommande de lire les autres interviews et astuces partagées car il y a beaucoup de bons conseils dedans. Pour ma part, je voudrais souligner l’importance de s’amuser. Dans la vie, nous sommes toujours face à des opportunités très différentes et la plupart du temps nous ne savons pas si nous faisons le meilleur choix. Cela vaut-il la peine de faire un doctorat ? Cela vaut-il de changer de pays ? De changer de sujets ? Etc. Mon test décisif est toujours si je peux imaginer m’amuser et jusqu’à present, j’ai peu regretté mes choix. Osez vous amuser !

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