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Maxime BOURGAIN, Enseignant Chercheur & Responsable de la Majeure Ingénierie et Santé - EPF


Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Quel est votre poste actuel, votre parcours et comment en êtes-vous arrivé à faire une thèse ?

Je suis actuellement enseignant-chercheur à l’EPF, sur le campus de Paris-Cachan, une école d’ingénieur généraliste, où je suis également co-responsable de la Majeure Ingénierie et Santé. Je réalise ma recherche à l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak (ENSAM Paris, USPN, EPF).

J’ai débuté mes études supérieures par une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) en physique et technologie, à Vannes. A l’issue des concours j’ai intégré l’ENS Cachan (devenue ENS Paris-Saclay) au département de génie mécanique où j’ai obtenu, en plus du diplôme de l’école, une licence avec l’Université Pierre et Marie-Curie, puis un Master de formation à l’enseignement dans le supérieur.

Je suis aussi lauréat de l’agrégation de Sciences de l’ingénieur et ingénierie mécanique ainsi qu’un master en biomécanique (BioMedical Engineering) de l’ENSAM Paris.

Ayant une formation de physique appliquée / mécanique, faire de la biomécanique a été un pas sur le côté. Ma première confrontation dans ce domaine a été mon stage de Master 1, réalisé dans un laboratoire au sein même d’un hôpital à Pittsburgh, aux Etats-Unis.

J’y ai découvert la complexité de la biomécanique des tissus : os, tendons etc, ce qui a été une vraie révélation : le fonctionnement du corps humain est tellement ingénieux ! Adaptation des os et muscles au chargement mécanique, auto-réparation, … De quoi rendre humble tout ingénieur !

Mon Master de Recherche m’a donné l’opportunité de rencontrer Philippe Rouch (Professeur des Universités de l’ENSAM Paris), Patricia Thoreux (Professeur des Universités, Praticien hospitalier de l’APHP), Olivier Rouillon (médecin de la ffgolf) et Christophe Sauret (maitre de conférence de l’ENSAM Paris). Tous passionnés de biomécanique du sport, ils m’ont rapidement proposé une thèse autour de la thématique du golf.

Je n’étais pas pratiquant moi-même, mais le lien avec la fédération française de golf, les défis de mesure et de modélisation m’ont convaincu. Travailler sur des questions issues du terrain avec les moyens de recherche pour comprendre ce qu’il se passe dans les unes à deux secondes du swing, était très stimulant.


Comment vos missions ont-elles évolué depuis votre prise de fonction ?

J’ai été recruté à l’EPF directement après ma thèse de doctorat (biomécanique et ingénierie de la santé), en tant que responsable de la Majeure Ingénierie et Santé de l’EPF. Il s’agit d’un poste très polyvalent où j’ai dû développer, mettre en place et gérer la Majeure, tout en étant Enseignant-Chercheur en biomécanique.

Les premières années ont été principalement consacrées à la construction de la Majeure Ingénierie et Santé qui fût une expérience très enrichissante : création des syllabus, recrutements des intervenants, création de contenus pédagogiques, gestion des relations avec des entreprises, des hôpitaux, des laboratoires ainsi que le lien avec les élèves, leur orientation, etc. Et cela en France mais aussi à l’international. Le domaine étant très dynamique et avec un engouement très important de la part des professionnels et des étudiants, les idées n’ont pas manqué. C’est un plaisir de voir nos anciens élèves évoluer à des postes très variés partout en France et dans le monde. Avec actuellement plus de 70 inscrits, les effectifs s’intensifient et la Majeure est désormais bien identifiée.

Nous sommes désormais deux co-responsables pour la gestion de cette formation, ce qui me laisse un peu plus de temps à consacrer à la Recherche. Je me suis diversifié dans les sports que j’étudie : tennis de table, basket, gym, … et plus particulièrement le rugby où j’interagis beaucoup avec la Fédération Française de rugby ainsi qu’un club professionnel : le Racing92.

J’apprécie beaucoup de faire le lien avec les acteurs de terrains (fédérations, clubs professionnels, …) qui nous apportent des problématiques concrètes sur des projets très pluridisciplinaires. Ils n’ont pas toujours conscience de ce que l’on peut leur apporter. Et c’est l’occasion de travailler avec des professionnels très divers : médecins, préparateurs physiques, Data Scientists, ingénieurs, etc. En tant que chercheur, nous amenons un regard scientifique et neutre sur des questions que nombre d’acteurs se posent.

Par exemple nous travaillons actuellement sur les commotions cérébrales dans le rugby où certains industriels proposent des protège-dents instrumentés qui pourraient aider à leur détection. Nous testons donc la qualité et la pertinence des données qui en sont extraites pour donner un avis scientifique.


Quelles sont désormais vos missions ?

Je suis impliqué sur plusieurs thématiques au sein de l’EPF en lien avec la santé : l’étude du handicap moteur et le sport, principalement. Je sensibilise et j’implique mes élèves aux projets de recherche via des travaux pratiques, des mini-projets voire de stages ou de thèses. Cela a été facilité par la création du 3D-motion Lab sur le campus parisien de l’EPF, une salle d’analyse du mouvement de plus de 100m² entièrement équipée !

A l’international, je travaille activement au développement de collaborations pédagogiques mais également de Recherche. Nous avons désormais de solides partenariats avec différents pays à travers le monde comme en Colombie ou en Angleterre.

Nous participons à de nombreux évènements en lien avec ces thématiques. Par exemple j’ai été sur plusieurs années jury de la Handitech trophy, organisé par BPI France et qui promeut des solutions innovantes au profit des personnes en situation de handicap. Dans le domaine du handicap, je travaille aussi avec le CERAH, le CHRU de Brest, la fondation Ildys, l’APHP,… sur des projets de recherche et d’innovation au service des personnes en situation de handicap.

Nous organisons aussi le challenge 24h innov’handicap où tous nos étudiants de quatrième année (environ 400) ont 24h pour développer une preuve de concept sur un projet qui aide les personnes en situation de handicap. C’était cette année la cinquième édition et comme chaque année nous avons de nombreuses entreprises et associations qui viennent donner des conseils à nos étudiants pour mener à bien leurs projets.

Plus récemment, j’ai aussi pu organiser un séminaire scientifique autour de la biomécanique du sport, conjointement entre l’EPF, l’IBHGC, l’ENSAM, l’USPN et le CERAH. Cette année, le rugby a été mis à l’honneur avec des présentations de chercheurs, de médecins et de professionnels du monde du rugby (FFR, Racing92, stade français). Nous avons ensuite eu des présentations sur le basket, le tennis, les équipements sportifs etc. Cette première édition a été très appréciée des différents participants et j’espère que nous aurons au moins le même succès l’an prochain.

Ca a été une belle occasion pour parler d’un domaine qui nous passionne tous. J’espère que nous pourrons continuer sur cette dynamique.




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