Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pourriez-vous présenter votre parcours ?
J'ai une formation de physique fondamentale et me suis orienté vers l'astrophysique (Magistère de Physique de Paris 7 et Master d'Astronomie et d'Astrophysique de l'Observatoire de Paris). J'ai réalisé mon doctorat au Laboratoire de Radioastronomie (ENS Ulm, Observatoire de Paris, UPMC) où j'ai étudié les processus de formation des étoiles par la simulation numérique, en m'intéressant en particulier à la formation des disques protostellaires (disques de matière qui se forment autour des étoiles en formation).
À l'issu de mon doctorat, j'ai poursuivi ma carrière en passant au développement logiciel pour l'astrophysique : durant 3 ans, j'ai travaillé au Service d'Astrophysique du CEA sur la parallélisation d'un code utilisé pour réaliser des simulations de fluides astrophysiques (et entre autres modéliser les disques protoplanétaires, à partir desquels se forment les planètes).
Dans le courant de ma dernière année de doctorat, j'ai participé à la création et ai été président d'une association de doctorant⋅es et docteur⋅rices en astrophysique, dont l'objectif était de mieux saisir la diversité des parcours de docteur⋅rices dans cette discipline.
J'ai par la suite rejoins le cabinet Adoc Talent Management, spécialisé dans le recrutement des docteur⋅rices, pour y avoir une activité de recherche et de formation : j'étudiais, par des études quantitatives, les carrières des docteur⋅rices, et j'animais des formations auprès des doctorant⋅es dans toute la France. Cette expérience m'a permis de combiner un travail de recherche (mobilisant mes compétences techniques) et intérêt pour la thématique de la poursuite de carrière des docteur⋅rices. Au cours de la dernière des trois années passées au sein du cabinet, j'ai également géré une start-up spécialisée dans le traitement de données pour les ressources humaines.
Après ces trois années enrichissantes, j'ai saisi une opportunité pour rejoindre le CEA et découvrir un nouveau pan du calcul haute performance (HPC), après avoir été utilisateur et développeur pour le HPC. Je travaille au support applicatif des calculateurs du CEA, qui font régulièrement partie des meilleures machines européennes en terme de performances de calcul et énergétique. J'accompagne les utilisateur⋅rices des moyens de calcul de l'organisme, avec une diversité de rôles : activités de R&D, relations avec les communautés utilisatrices, activités de formation, suivi d'une équipe de prestataires. Cette diversité me permet de combiner les activités que j'ai exercées au cours de mes précédentes expériences et rend le travail quotidien riche et varié.
En quoi votre doctorat vous a été utile tout au long de votre parcours ?
Le doctorat m'a permis d'acquérir de nombreuses compétences, dont quelques unes me semblent particulièrement fondamentales. Tout d'abord, les capacités d'apprentissage et d'adaptation, indispensables à la réalisation d'un travail de recherche, sont extrêmement utiles pour naviguer dans sa vie professionnelle et découvrir de nouveaux domaines et de nouvelles thématiques. Synthèse, analyse et esprit critique font partie de la « panoplie de base » des chercheur⋅ses et sont très utiles au quotidien, pour être efficace dans son travail et aller au fond des questions traitées. La capacité à faire de la bibliographie fait enfin partie des réflexes acquis lors d'un doctorat, et se révèle aussi indispensable pour défricher de nouveaux sujets.
Quels conseils donneriez-vous à un⋅e étudiant⋅e souhaitant débuter un doctorat ?
Le premier conseil que je donnerais, c'est de se faire plaisir et d'être attentif⋅ve à l'environnement et aux conditions de réalisation du doctorat. Les années du doctorat sont trois années intenses, mais dont on doit profiter (pour se développer intellectuellement, faire de nouvelles rencontres — et développer son réseau ! — etc.). Il est important de trouver un encadrement et une équipe bienveillante. Le deuxième conseil serait de débuter son doctorat en ayant un objectif et un projet professionnel en tête, mais en restant ouvert⋅e aux possibilités. Le projet peut évoluer au fil du temps, des expériences et des rencontres. Et il faut en profiter : le doctorat nous arme efficacement pour avoir des parcours professionnels riches et variés.