Merci d'avoir accepté l'interview.
Pourriez-vous présenter votre parcours ?
Après une classe préparatoire en MPSI, j’ai continué mes études à l’ENSEIRB-MATMECA (Bordeaux), dans le domaine de l’électronique. J’ai très vite compris que tout ce qui touchait à l’informatique m’intéressait beaucoup, ce qui m’a conduit à me spécialiser en traitement du signal et de l’image puis à poursuivre un double diplôme dans le même domaine.
C’est donc tout naturellement que j’ai souhaité continuer à apprendre et à me former, et la thèse de doctorat en a été l’opportunité parfaite ! Je me suis donc lancé dans 3 années de travail supplémentaires afin de me spécialiser en vision par ordinateur et en apprentissage profond, deux thématiques de recherche très actives en ce moment. C’est aussi 3 ans qui m’ont permis de mieux définir mon projet professionnel car j’avais du mal à me projeter en sortie d’école d’ingénieur.
Quels sont les points les plus difficiles et les plus excitants dans votre parcours de thèse ?
La principale difficulté pour moi a été de ne pas me perdre et de réussir à dégager un axe de recherche intéressant, pouvant être valorisé dans un article. Cela peut-être stressant de ne pas voir son travail avancer aussi rapidement que prévu ou de ne pas aboutir à des résultats pertinents. Dans ces moments, il faut savoir persévérer et ne pas hésiter à en parler avec ses encadrants, ils sont là pour ça !
Malgré ces difficultés, j’ai eu la chance de travailler sur une problématique très concrète et appliquée, bien que ma thèse ne soit pas une thèse CIFRE : j’ai réalisé des recherches sur des algorithmes d’IA pour de la robotique agricole, dans le but de limiter l’usage d’herbicides et de pesticides. Cela à été un vrai plus pour moi, j’ai pu travailler sur des prototypes et tester les algorithmes développés directement sur le terrain ! Cette expérience positive m’a décidé à poursuivre dans un poste d’ingénieur en recherche et développement plutôt que dans le domaine académique.
Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est utile ?
Je suis aujourd’hui ingénieur en recherche et développement chez Neovision, une PME spécialisée en IA et en vision par ordinateur sur Grenoble.
Au-delà des compétences techniques propres à mon domaine d’expertise, mon doctorat m’a apporté des compétences essentielles en R&D, où il faut constamment être force de proposition sur des sujets innovants. Ainsi, tout comme en thèse, je suis amené à réaliser de la veille technologique ainsi qu’un suivi régulier de l’état de l’art. L’esprit de synthèse, la rédaction scientifique et la restitution orale font aussi partie des compétences acquises au cours de ma thèse et se révélant nécessaires pour mon travail.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant se lancer dans une thèse ?
Mener à bien une thèse nécessite une bonne capacité d’organisation, de la curiosité et beaucoup de motivation. Il ne faut donc pas se lancer dans une thèse à la légère, même si cela reste une très bonne expérience en général.
Les moments de doutes sont nombreux. Il faut souvent se remettre en question et faire évoluer son opinion, tout en évitant de tomber dans le piège du syndrome de l’imposteur et ne pas sous-estimer ses compétences et connaissances : c’est un équilibre à garder !
Un dernier conseil : ne pas hésiter à échanger avec d’autres doctorants, même de domaines transverses. Cela permet de partager ses problèmes, de décompresser et d’élargir ses perspectives !