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Lorsqu’on cherche avec persévérance, on finit toujours par trouver.

Photo du rédacteur: Maha HADDEDMaha HADDED

Maha HADDED
Maha HADDED

Merci beaucoup pour votre témoignage 


Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?

Le parcours que j’ai suivi à l’École Supérieure des Sciences et Techniques de Tunis en Tunisie (ESSTT) a été bien plus qu’une simple formation académique : il s’est révélé être une expérience intellectuelle et humaine d’une richesse inestimable, forgeant la scientifique que je suis aujourd’hui. J’ai d’abord suivi une formation en Licence en Physique Fondamentale durant trois années, avant d’être admise, à l’issue d’un concours sur dossier, en Mastère de Recherche en Physique des Matériaux, deux formations d’excellence dispensées par l’ESSTT.

Au fil de ce cursus, j’ai eu l’opportunité d’explorer des disciplines captivantes et diversifiées, telles que la physique des nanomatériaux et nanostructures, la biomécanique, ainsi que les interactions rayonnement-matière. Cette immersion approfondie m’a fait prendre conscience du rôle central de la physique dans la compréhension et l’innovation scientifiques, confirmant son statut de « reine des sciences ». Très vite, j’ai été fascinée par les applications de la physique en médecine, notamment par la manière dont elle permet de repousser les frontières du diagnostic et des thérapies médicales.

Cette passion s’est encore intensifiée lors de mon projet de Mastère 2, réalisé au sein du laboratoire de recherche Matériaux Mesures et Applications (MMA) de prestigieuse établissement universitaire en Tunisie « l’Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) ». J’ai eu l’honneur d’y mener une étude approfondie sur les propriétés mécaniques des vertèbres lombaires et l’impact des principes physiques dans le diagnostic et le traitement des pathologies orthopédiques. C’était une recherche qui a renforcé ma conviction que la physique médicale représente un levier majeur pour révolutionner le domaine de la santé.


Pourquoi une thèse en cotutelle ?

« Lorsqu’on cherche avec persévérance, on finit toujours par trouver ». Animée par cette volonté inébranlable de trouver un sujet de thèse me permettant d’explorer les synergies entre la physique et la médecine, j’ai eu l’opportunité d’entreprendre une thèse en cotutelle dans un domaine qui me passionne profondément.

Ma thèse en cotutelle, intitulée « Étude des propriétés optiques des nanomatériaux hybrides magnétoplasmoniques », s’inscrit dans un programme de coopération d’envergure entre l’Université de Technologie de Troyes (UTT) en France et la Faculté des Sciences de Sfax (FSS) en Tunisie. Sous la direction du Pr. Thomas MAURER et du Pr. Abdallah CHEHAIDAR, et suivie par le Pr. Jérôme PLAIN, cette cotutelle de thèse m’a offert un cadre de recherche exceptionnel, me permettant de bénéficier des expertises complémentaires et des infrastructures de pointe de deux laboratoires de renommée internationale.

J’ai mené la partie expérimentale de mes travaux au sein de l’unité de recherche Lumière, Nanomatériaux, Nanotechnologies (L2N) de l’UTT, un centre de référence dans le domaine de la nanophotonique, tandis que la partie théorique et les simulations numériques ont été effectuées au Laboratoire de Physique-Mathématiques et Applications (LPMA) de la FSS.

Mon travail de recherche a porté sur le développement et l’étude de nanomatériaux hybrides innovants, ainsi que sur la caractérisation de leurs propriétés optiques à travers des modélisations avancées et des expérimentations de haute précision. L’objectif principal était d’optimiser leur intégration dans des applications de pointe, notamment en nanotechnologies, en médecine et en photonique.

L’approche scientifique adoptée repose sur l’exploitation des interactions fondamentales entre la lumière et la matière à l’échelle nanométrique, ainsi que sur l’exploration de nouveaux phénomènes susceptibles de révolutionner les technologies émergentes dans des secteurs stratégiques tels que la médecine, l’aérospatiale et les télécommunications. Plus spécifiquement, mes recherches ont visé à améliorer la performance des technologies médicales avancées, en particulier pour le diagnostic précoce et le traitement des pathologies, ouvrant ainsi la voie à des innovations majeures dans le domaine des biotechnologies et de la photonique appliquée.


Quelles sont pour vous les qualités nécessaires pour réussir en thèse ?

Réussir une thèse, c’est posséder un ensemble de qualités essentielles alliant rigueur scientifique, persévérance et ouverture d’esprit, tout en y ajoutant une touche de créativité. C’est cette capacité à développer une propre réflexion personnelle et une vision scientifique singulière qui forge une véritable identité de chercheur. Parmi les plus déterminantes :

🔹 La persévérance et la résilience: Une thèse est un marathon intellectuel, jalonné de défis techniques et théoriques. Il est crucial de savoir faire face aux échecs, les transformer en opportunités d’apprentissage et maintenir une motivation constante.

🔹 L’autonomie et l’organisation: Gérer un projet de recherche de plusieurs années demande une capacité à travailler de manière indépendante, à planifier efficacement ses tâches et à respecter des échéances strictes.

🔹 L’adaptabilité et la polyvalence: Une recherche doctorale implique souvent de maîtriser plusieurs disciplines, de s’adapter à des outils et techniques variés, et de collaborer avec des chercheurs aux horizons différents.

🔹 L’excellence en communication scientifique: Présenter ses travaux lors de conférences internationales, rédiger des articles et vulgariser ses résultats sont des compétences essentielles pour valoriser ses recherches et contribuer activement à la communauté scientifique.

 

Qu’est-ce que la thèse vous a apporté ?

Ma thèse a été une aventure intellectuelle et humaine d’une richesse inestimable, m’apportant une expertise approfondie sur les nanomatériaux, leurs propriétés physiques et leurs applications dans le domaine de la nanotechnologie. J’y ai développé une maîtrise avancée en modélisation, simulation numérique et caractérisation expérimentale, tout en adoptant une approche méthodologique rigoureuse, me permettant de structurer un projet de recherche ambitieux, de formuler des hypothèses pertinentes et d’analyser des résultats avec un esprit critique affûté. Cette expérience a été une véritable école de résilience, renforçant ma confiance en ma capacité à mener des projets complexes et à surmonter les défis inhérents à la recherche scientifique. Réalisée en cotutelle entre deux pays, elle m’a offert une ouverture internationale exceptionnelle, m’enseignant l’adaptabilité et la flexibilité nécessaires pour évoluer dans des environnements académiques et culturels variés. Mon immersion en France m’a permis d’appréhender différentes méthodologies de travail et d’enrichir ma vision de la recherche tout en perfectionnant mes compétences linguistiques et en renforçant ma communication scientifique à l’échelle internationale. Cette thèse a été bien plus qu’un travail académique : elle a forgé ma rigueur, ma curiosité scientifique et mon ambition de contribuer à l’avancement des connaissances dans mon domaine.

 

Quel est votre poste actuel et que vous apporte votre doctorat dans ce poste ?

À la suite de ma thèse de doctorat spécialisée en « matériaux, mécanique, optique et nanotechnologie », j’ai entrepris un post-doctorat au sein de L2N de l’UTT où j’ai mené des recherches de pointe sur le développement et l’étude des modulateurs et isolateurs optiques, en explorant avec précision leur pilotage et leur contrôle de la lumière à l’échelle nanométrique. Cette immersion dans la nanophotonique et l’ingénierie des matériaux optiques avancés m’a permis de perfectionner mon expertise dans la manipulation des interactions lumière-matière à des dimensions extrêmes.

Aujourd’hui, j’évolue en tant qu’ingénieure en mécanique et physique et Scientific Work Package Leader chez Capgemini Engineering Toulouse, où je dirige un programme de Recherche et Innovation (R&I) dédié à la conception et à l’étude des matériaux intelligents et innovants pour l’aéronautique, ainsi qu’à l’amélioration des techniques de Contrôle Non Destructif (CND) visant à garantir la fiabilité et la sécurité des structures aéronautiques. Fortement ancrée dans la rigueur scientifique et l’interdisciplinarité, mon expertise doctorale me permet d’apporter des contributions stratégiques en intégrant les avancées en nanotechnologie, photonique et science des matériaux aux défis industriels les plus exigeants. Mon parcours incarne ainsi une passerelle entre la recherche académique et l’innovation appliquée, où chaque avancée scientifique trouve une résonance dans les technologies industrielles de demain.

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