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Le Voyage du Doctorat : Entre Défis et Réalisations 


Cynthia TAYEH
Cynthia Tayeh, Dr en Mathématiques Appliquées

Merci beaucou d'avoir accepté l'interview.

 

Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?

Je viens initialement d’un parcours en mathématiques pures. J’ai ensuite poursuivi un Master 2 intitulé "Mathématiques et ses applications" à l’Université Paris-Saclay, avec une spécialisation en analyse et modélisation. Ce master s’est conclu par un stage marquant au laboratoire CMAP (Centre de Mathématiques Appliquées) à l’École Polytechnique. Lors de ce stage, j’ai travaillé sur un sujet fascinant : la modélisation mathématique des parois réactives. Cette expérience m’a permis de combiner mes compétences théoriques avec des problématiques appliquées en physique, élargissant ainsi ma perspective sur les mathématiques appliquées.

À la suite de cette expérience, ma motivation pour faire une thèse est devenue évidente. J’ai toujours été attirée par la recherche, par le processus de trouver des solutions à des problèmes complexes, et surtout par la capacité de contribuer à des avancées scientifiques. En choisissant de poursuivre en thèse, je voulais également approfondir ma transition des mathématiques pures vers des applications numériques concrètes, ce qui représentait pour moi un nouveau défi stimulant. J’ai donc réalisé ma thèse à l’Université Bretagne Sud, au sein de l’Institut de Recherche Dupuy de Lôme (IRDL), rattaché à l’École Doctorale Sciences Pour l'Ingénieur. Mon projet portait sur des problématiques numériques, un domaine dans lequel je voulais renforcer mes compétences pour mieux comprendre et appliquer les mathématiques dans un contexte plus technologique.


Pouvez-vous décrire brièvement les travaux réalisés dans le cadre de votre thèse ?

Le développement de méthodes numériques pour résoudre les problèmes d'évolution non linéaire est un domaine de recherche en plein essor. Dans ma thèse, l'objectif principal était de concevoir et d'analyser de nouvelles méthodes de perturbation temporelle et de sommation numérique de séries divergentes utilisées comme schémas d'intégration temporelle. Je me suis intéressée à plusieurs approches, notamment la méthode numérique asymptotique, la sommation de Borel-Padé-Laplace, les séries factorielles inversées, et l'approximant de Meijer-G. Ces méthodes ont été appliquées comme schémas d'intégration temporelle à des équations différentielles ordinaires et partielles. J'ai comparé ces nouvelles méthodes avec les schémas de discrétisation temporelle classiques de la littérature. Cette analyse portait sur leur efficacité, leurs avantages, leurs inconvénients, ainsi que sur leur performance en termes de temps de calcul. Ce travail a permis de mieux comprendre dans quels contextes ces nouvelles méthodes peuvent être plus performantes que les approches traditionnelles.


Qu’est-ce que la thèse vous a apporté ?

Une thèse de trois ans est un parcours exigeant, rempli de défis, mais aussi extrêmement enrichissant. Elle m’a appris à travailler de manière autonome, à planifier et gérer les imprévus, tout en renforçant ma résilience face aux échecs. J’ai développé un esprit critique, une rigueur scientifique et des compétences en communication, que ce soit pour présenter mes travaux ou collaborer avec d’autres chercheurs. Cette expérience m’a également permis de mieux comprendre mes capacités et de gagner en confiance dans ma capacité à résoudre des problématiques complexes.

 

Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile ?

Après ma thèse en numérique, j’ai effectué un post-doctorat d’un an et demi à l’ONERA (Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales) à Meudon, où j’ai travaillé sur la reconstruction des écoulements turbulents moyens autour d’un profil aérodynamique à l’aide de techniques d’assimilation de données. Cette expérience m’a permis de renforcer mes compétences en modélisation numérique et d’élargir mes connaissances dans le domaine de l’aéronautique.

En octobre 2023, j’ai rejoint le groupe Astek et, depuis, je travaille chez TotalEnergies au sein du pôle Recherche et Développement à Saclay. En tant qu’ingénieur de recherche et ingénieur en calcul scientifique, je participe à des projets R&D dans le domaine des éoliennes. Ma mission consiste principalement à réaliser des simulations numériques, analyser des données et présenter les résultats sous forme de rapports, d’articles ou de posters pour des événements scientifiques, ainsi que pour des échanges internes visant à suivre et faire avancer les projets. Cette expérience a été particulièrement enrichissante, notamment parce que je n'avais pas d’expérience préalable avec les systèmes éoliens.

Mon doctorat me sert au quotidien dans cet environnement R&D. Il m’a doté d’une méthodologie scientifique rigoureuse, d’un esprit critique affiné et d’une grande autonomie dans la résolution de problématiques complexes, des compétences indispensables pour relever les défis de mon poste actuel. De plus, il est important de noter que les postes en R&D sont souvent réservés aux personnes ayant déjà réalisé une thèse, ce qui souligne l'importance de ce parcours pour accéder à ce type de carrière.


Avez-vous des conseils pour une personne qui hésiterait à se lancer dans une thèse ?

Une thèse est une expérience exigeante et unique. Avant de se lancer, il est essentiel d’avoir un réel intérêt pour la recherche et une curiosité naturelle pour résoudre des problèmes complexes. Travailler sur une même problématique pendant plusieurs années demande beaucoup de persévérance et d’engagement. Mon principal conseil serait de bien réfléchir à vos motivations personnelles. Si vous aimez chercher, explorer des solutions, et contribuer à des avancées scientifiques, alors une thèse peut être une expérience très enrichissante. Cependant, il est aussi important de s’assurer que les conditions humaines sont favorables : un bon encadrement, une thématique qui vous passionne, et un environnement de travail sain. C’était heureusement mon cas, et cela a joué un rôle déterminant dans la réussite de ma thèse.

Il est tout à fait normal de douter ou de rencontrer des moments difficiles, mais si vous êtes prêt à relever ce défi, les compétences et l’expérience acquises au cours d’une thèse seront des atouts précieux pour votre carrière et votre développement personnel.

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