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Le Doctorat entre la recherche académique et la recherche de soi…


Fatma KHANNOUS
Fatma KHANNOUS

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview

 

Quelle était votre motivation pour faire une thèse ?

En un mot ? La curiosité…

C’est, je pense, ce qui caractérise le plus mon parcours universitaire et professionnel. A la fin des deux années de classes préparatoires, c’était la curiosité qui m’a poussé à poursuivre un diplôme d’ingénieur en modélisation et calcul scientifique. Une discipline qui gagnait en visibilité et en accessibilité, grâce à l’évolution des capacités de calcul des ordinateurs, et qui offraient de multiples débouchés ; chose qui me rassurait à un moment où je n’étais pas encore prête à choisir une spécialité. Ce cursus m’a non seulement permis de découvrir plusieurs domaines de la physique et secteurs d’applications de la simulation mais m’a surtout donné la possibilité de travailler sur une thématique qui m’a toujours fascinée : le biomédical ! C’était lors de mon projet de fin d’études, effectué à l’IRPHE, que j’ai pu avoir un avant-goût du plaisir de la recherche et de la découverte dans ce secteur multidisciplinaire, ma curiosité a encore une fois été piquée et me voilà embarquée dans une thèse pour lever le voile sur une partie des mystères des pathologies de l’aorte en utilisant la simulation numérique …


Du coup, c’était comment le doctorat ?

Comme les montagnes russes !

Vous savez quand vous faites la queue au milieu des cris et des rires des gens, et que vous commencez à douter de votre décision de monter à bord ? C’est un peu ça au début, mais il ne faut pas oublier que dans une situation donnée chaque personne va avoir une perspective et un ressentit propres à elle, et qu’au final il faut vivre l’expérience soi-même pour former sa propre opinion… Je suis donc montée à bord de l’ED353 (wagon mécanique et physique des fluides) et j’ai vécu à fond les montées, les descentes vertigineuses et les loopings renversants, et je ne le regrette pas !

Comme toute expérience, une thèse vient avec ses défis, ses difficultés, ses moments de stress mais aussi ses moments de réussites et d’accomplissements. Ce n’était pas toujours une partie de plaisir et il faut en être conscient mais, pour moi, le jeu en valait la chandelle. Pendant plus de 3 ans je m’étais complètement consacrée à ma thèse avec quelques petites pauses ici et là pour voyager et découvrir de nouveaux pays. En somme, une expérience riche en enseignements.


Que retenez-vous donc de ce tour de grand huit ?

Je dirais que cette expérience m’a beaucoup appris sur moi-même, mes capacités et mes limites mais aussi sur mes attentes et le type d’environnement dans lequel je pouvais m’épanouir professionnellement. Un environnement qui m’offre la possibilité d’apprendre au quotidien et de découvrir plusieurs domaines de la physique. Un environnement où le partage de connaissance est l’un des piliers de l’activité et où chaque jour est une nouvelle expérience avec de nouveaux interlocuteurs. C’est ce que m’offre aujourd’hui mon poste d’ingénieur d’applications au sein de COMSOL France.

Je ne m’éterniserai pas sur les compétences techniques et l’autonomie de l’apprentissage que l’on acquière au cours d’une thèse, je préférerais plutôt mettre l’accent sur d’autres enseignements du doctorat qui peuvent sembler « évidents » voir « triviaux »  alors qu’ils ne sont pas moins utiles ou louables.

Je citerais par exemple, la rigueur et la transparence qui ajoutent à la qualité de tout échange qu’on serait amené à avoir. La résilience, la capacité à s’adapter à différentes situations et interlocuteurs et à garder son calme et son professionnalisme. Ou encore, la pédagogie et le plaisir de partager les connaissances ; la capacité d’expliquer de manière claire un concept scientifique relativement complexe à des étudiants ou à un public non averti, étant particulièrement gratifiante.

Donc si je peux donner un conseil, ce serait de prendre le temps de faire de l'introspection et de réfléchir à l'expérience du doctorat. Elle offre de nombreux enseignements et opportunités, tant sur le plan professionnel que personnel.


Auriez-vous d’autres conseils pour ceux qui démarrent une thèse ?

Choisissez bien votre sujet, vous allez travailler dessus pendant 3 ans et il est plus facile de garder la motivation quand vous êtes intéressés voire passionnés par vos travaux. Cela s’applique également à votre choix de carrière par la suite 😉

Un doctorat est une situation avantageuse où vous découvrez une facette du milieu du travail tout en ayant la « protection » du statut d’étudiant. Ne craignez pas de faire des erreurs, ça fait partie du jeu ! Apprenez plutôt la leçon et passez au défi suivant. Gardez en tête que l’on ne peut pas tout savoir, mais que l’on peut toujours chercher la réponse !

Et enfin, entourez-vous de personnes qui vous soutiennent et profitez des nouvelles rencontres que vous ferez tout au long de votre parcours.

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