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Le doctorat comme une opportunité de faire progresser la recherche en entreprise.


Bruce INDURAIN
Bruce INDURAIN

Merci d'avoir accepté l'interview


Version française


Pour commencer pourriez-vous nous présenter votre parcours avant le doctorat ?

Tout d’abords au lycée, je me suis laissé porter par les matières que j’appréciais le plus et qui m’ont conduit à faire un BAC S. Puis, je suis rentré en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), une expérience difficile mais très enrichissante. J’ai ensuite intégré l’ENSIAME, (actuelle INSA Hauts-de-France) où j’ai pu me spécialiser dans le domaine de l’énergétique, de la thermique et de la mécanique des fluides. J’ai beaucoup apprécié ces trois années, tant sur le plan social que sur le plan scientifique. Néanmoins, j’ai été frustré à plusieurs reprises car la plupart du temps, nous n’abordions pas les différents thèmes d’études en profondeur, où j’aurai voulu pousser ma compréhension des phénomènes plus loin encore. Je crois que c’est en partie à cause de ça et de mes stages que j’ai voulu devenir ingénieur en Recherche et Développement et que pour y parvenir, une valeur ajoutée indispensable était l’expérience de la recherche scientifique via une thèse de doctorat.  D’ailleurs durant mon stage de fin d’étude, j’ai eu l’opportunité de travailler avec une entreprise sur un sujet qui pouvait se transformer en thèse industrielle (CIFRE) et c’est ce qui s’est produit par la suite.


Serait-il possible de nous en dire un peu plus sur votre expérience de doctorat CIFRE ?

L’avantage d’une thèse CIFRE, c’est qu’elle doit répondre à une problématique industrielle et que pour y parvenir le doctorant peut compter à la fois sur l’appui du laboratoire de recherche auquel il est rattaché et l’entreprise avec laquelle il effectue la thèse. Dans mon cas, je devais concevoir de nouveaux designs de tube en acier réfractaire pour des applications dans des fours à très hautes températures. Pour valider mes concepts, j’ai eu recours à la mécanique des fluides numérique (ou CFD) et il a ensuite fallu tester le meilleur candidat sur un banc d’essai qui a été étudié et conçu pour l’occasion. Ensuite est venue la phase de pré-industrialisation où j’ai dû collaborer avec les différents services pour parvenir à la fabrication d’un premier prototype.En somme, c’était une expérience très complète notamment en ce qui concerne la gestion de projet, l’analyse critique, la restitution des résultats et la mise en œuvre d’une passation entre une solution académique et une solution industrielle. Selon moi, la thèse CIFRE est un très bon moyen de concilier deux mondes différents mais au combien complémentaire et aussi de pouvoir se lancer sereinement dans une aventure R&D en entreprise par la suite. J’aimerai ajouter que même si globalement tout s’est bien passé, il y a eu quelques moments difficiles et qu’il faut en être conscient lorsque l’on s’engage dans un projet qui va durer au minimum 3 ans. C’est aussi ce qui fait de la thèse une expérience si enrichissante, avec un développement sur les volets scientifique, professionnel et personnel.

 

Qu’avez-vous fait après votre thèse et quelle est votre situation actuellement ?

Une fois docteur, j’ai très vite été embauché dans une entreprise qui fabrique des échangeurs de chaleur en tant qu’ingénieur R&D. Mon doctorat à non seulement été un atout lors de mon recrutement mais surtout au cours de ma carrière. La rigueur scientifique et mes capacités d’analyse m’ont servi pour définir, coordonner et analyser des essais sur des modèles à échelles réduites ou encore sur des prototypes grandeurs natures. Je pense que c’est également en partie grâce à mon doctorat que j’ai pu vite monter en compétence, en particulier dans un environnement international, notamment grâce à mon autonomie et en étant force de proposition sur des sujets techniques. Enfin, le doctorat a donné une coloration à mon travail qui est apprécié via la qualité de ce que je produis mais aussi par sa restitution et sa communication aux différents services de l’entreprise.


Quels conseils donneriez-vous à d’autres personnes qui seraient intéressées par cette expérience ? 

Le premier serait de ne jamais s’engager dans un doctorat par défaut, faute d’opportunités professionnels ou autre.  Car il s’agit d’une expérience difficile et longue et qui ne sera à terme bénéfique pour personne. Le deuxième serait, de profiter à fond des trois années (ou plus) à disposition car on est alors dans un environnement unique. Et surtout de participer le plus possible aux conférences et formations qui peuvent être proposées par l’Ecole doctorale et qui sont souvent très enrichissantes ainsi que d’apprendre à connaitre le fonctionnement d’une entreprise (organisation, process, management de projet…) tout spécialement si l’on souhaite poursuivre dans cet univers ensuite.

 

Version anglaise

Ph.D. an opportunity to push research in industries forward.
 
To begin with could you present your academic record before your Ph.D.?

First of all, in high school, I was driven by the subjects I have appreciated the most which were physics and mathematics. Then I got to a French preparatory school where for 2 years I have followed intensive studies in mathematics, physics and engineering science to get to a so called engineering school. A hard but unique experience. At the engineering school I have studied energetics, thermal sciences and fluid mechanics. I have loved those 3 years as much on the social level as on the scientific one. However, I was sometimes frustrated to not go deeper into some subjects. This combined with a desire to become a R&D engineer have led me to consider pursuing with a Ph.D. During my last internship I had the opportunity to work with a company on a subject that could be turned on a Ph.D. thesis which was great and convinced me to move forward that path.


Could you tell us more about your doctorate experience in a company ?

One of the main advantages of doing a Ph.D. in an industrial context in that the subject has to respond to an industrial problematic and to do so to count on industrial and academic resources. I have designed new shapes of high temperature resistant steel tubes for an application in furnaces. To validate my designs I have used Computational Fluid Dynamics (CFD) and then I have tested the best candidate with a bespoke experimental test bench. In the following, the chosen design was submitted to the company I have worked with, and I have started to collaborate with different departments to produce a first prototype. All in all, it was a very rich experience especially regarding project management, critical analysis, feedback of results and bringing to life academic research to industrial world.  In my opinion, a Ph.D. in an industry is a great opportunity to have the best of the 2 worlds. I would like to add that even if everything went smoothly, there were some more difficult times, and this should be considered when engaging in a project that will last for at least 3 years. Nevertheless, it is also what make a Ph.D. experience so fruitful on a scientific, professional, and personal aspects.


What have youd one after your Ph.D. thesis and what is your current situation ?

Once a doctor, I was rapidly hired in a company that manufacture heat exchangers. My Ph.D. was not only an asset during the recruitment process but also during my career. Because of my methodology and my analytical skills which were useful several times to define, manage and analyze some tests on small scales units or large-scale prototypes. I also think that it is thanks to my Ph.D. that I was able to rapidly be efficient at that position, especially in an international frame of work because of my autonomy, and my scientific skills. Finally, my Ph.D. has given a flavor to my work that is highly appreciated regarding the quality of the delivered work and how it is shared across the different department of the company.


What advice would you give to other people who would like to go for a Ph.D. ?

The first one would be not to enroll for a Ph.D. program if this is not something that was thoroughly thought about beforehand. Because this is a difficult and long journey and in the end it would be beneficial for nobody. With that being said, the second piece of advice would be to make the most of those 3 years (or more) because this is a unique experience. And especially to participate as much as possible to conferences and training that could be proposed by the doctoral School and which are most of the time highly interesting and valuable. I would also recommend to take the opportunity to learn how a company is supposed to be working (organization, processes, project management…) especially if one is willing to go into this world later on.

 

 

 

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