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Le doctorat, c'est tellement plus qu'un diplôme


Déo-Gratias SOURABIE
Déo-Gratias SOURABIE

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


Pouvez-vous nous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse ?

Je suis titulaire d’un bac scientifique suivi d’une licence en écologie et d’un master en gestion de l’environnement. Mon projet de faire une thèse remonte à mes premières années d’université. J’ai donc orienté mon cursus académique en ce sens de façon à maximiser mes chances de poursuivre en thèse de doctorat à l’issu de mon master. Lors du choix des modules par exemple, je privilégiais les modules purement scientifiques ou ceux orientés vers un parcours "recherche".  Je dois également ajouter que les travaux pratiques en laboratoire et les stages d’initiation à la recherche réalisés lors de mon cursus ont beaucoup motivé ce désir de poursuivre en thèse et d’entrer un peu plus profondément dans cet univers de la recherche.

 

En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?

Ma thèse qui s’inscrit en sciences de l’environnement (spécialement en radioprotection de l’environnement) portait sur les dépôts secs et humides d’un élément radioactif (le chlore 36) à la suite de son émission dans l’atmosphère. Le but de la thèse était dans un premier temps de quantifier expérimentalement les teneurs en chlore 36 dans différentes matrices de l’environnement (atmosphère, eau de pluie, herbes), de déterminer les quantités de chlore 36 qui se déposent sur l’herbe ou qui sont apportées au sol par la pluie ; et, à partir de ces données expérimentales, réaliser des modèles de dépôt reposant sur les données météorologiques et micrométéorologiques. C’est un projet qui a fait l’objet d’une collaboration entre l’IRSN, le CEREGE et le Département Environnement d’EDF.

 

Que retenez-vous de votre expérience en thèse ?

Je dois déjà souligner que lorsqu’on fait une thèse pour la première fois, on n’a pas forcément conscience de tout ce que la thèse implique. Personnellement, je savais ce qu’était une thèse et, ayant déjà trainé dans des laboratoires universitaires lors de mes stages, je connaissais à peu près le mode de vie des doctorants. J’avais déjà conscience de quelques éléments propres à la thèse en commençant la mienne, mais par contre une fois qu’on est dans le bain, on a une vision un peu plus claire. Chaque thèse est différente et chaque thèse a des spécificités qui lui sont propres. Dans mon cas, quand on se prépare pour une thèse depuis des années et qu’on signe notre contrat doctoral, il y a vraiment cette période d’euphorie au début qui nous voile un peu l’immensité de la tâche qui nous attend. Mais, au bout d’un moment, on se rend assez vite compte de la quantité de travail à réaliser. En dépit de cela, la thèse reste l’une des expériences les plus riches de ma carrière. Bien entendu, il y a des moments de frustrations quand les tests ne marchent pas (ce qui arrive très fréquemment), les frustrations quand les résultats sont à première vue incompréhensibles. Mais lorsque tu es entouré d’une équipe bienveillante, tu trouveras toujours un interlocuteur même en dehors de tes encadrants pour t’éclairer sur un sujet ou te donner un coup de main. Je retiens donc de la thèse une expérience très valorisante et riche d’enseignements pour le reste de ma carrière professionnelle même dans le secteur industriel.

 

Quel est votre poste actuel et l’apport de votre doctorat dans ce poste ?

Je suis actuellement ingénieur au sein de Capgemini Engineering et j’interviens principalement sur des projets de radioprotection et de sureté nucléaire. Concernant l’apport de mon doctorat, il faut souligner que les thèses actuellement sont pluridisciplinaires ce qui demande aux doctorants de se former souvent sur certains éléments en vue de mener à bien leur thèse. Inconsciemment, on développe cette capacité d’apprentissage assez rapide et c’est le principal apport de ma thèse pour mon poste actuel. Quand tu enchaines les projets, tu as nécessairement besoin de cette capacité rapide d’apprentissage et d’adaptation afin d’être rapidement opérationnel. Bien entendu, la thèse m’a aussi beaucoup apporté sur le plan technique vu qu’elle a constitué ma première expérience dans le monde du nucléaire.

 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?

Une thèse c’est d’abord un sujet et une équipe. On doit nécessairement être intéressé par le sujet, par ses objectifs et ce qu’il va apporter à la communauté. Ensuite vient l’équipe, selon moi plus importante que le sujet. Parce qu’aucun sujet n’est insurmontable si on est entouré d’une bonne équipe encadrante ; à l’inverse, un sujet assez simple peut virer au cauchemar si on est abandonné à soi-même. Mon propos n’est pas d’être dépendant de ses encadrants, mais de se faire conseiller quand il y’a des doutes ou questions. Bien entendu, l’autonomie reste une compétence clé pour mener à bien une thèse et pour le reste de la carrière. Dernier conseil : profitez de ce moment. Une thèse ce n’est pas un diplôme de plus à placarder au mur, c’est aussi une vie de labo très intéressante, les congrès où l'on rencontre des chercheurs de tout horizon, une communauté de doctorants soudés qui s’entraident … ; et lorsqu’on se focalise sur la fin de la thèse, on passe à côté de ces moments pourtant si importants.

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