Merci bien d'avoir accepté l'interview
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?
Mon parcours a débuté avec une formation d’ingénieur en agroalimentaire, spécialité Sciences et Technologies Alimentaires, qui m’a permis d’acquérir une solide base en sciences appliquées aux industries alimentaires et à la sécurité alimentaire. Durant cette formation, j’ai eu l’opportunité de réaliser un stage au Laboratoire de Génie des procédés, Environnement - Agroalimentaire (GEPEA) à Saint-Nazaire, où j’ai contribué à l’étude de la respiration des microalgues en Photo-bioréacteur. C’est cette expérience, combinée à mon intérêt grandissant pour la recherche, qui m’a motivée à poursuivre une thèse. J’ai donc réalisé ma thèse à l’Université Bretagne SUD au sein de l’Institut de Recherche Dupuy de Lôme (IRDL), rattaché à l’École Doctorale Science Pour l’Ingénieur. En tant qu’ingénieure et chercheuse, j’ai été particulièrement sensibilisée à l’importance de l’innovation scientifique pour répondre à des défis industriels concrets.
En quoi consiste votre thèse en quelques mots ?
Ma thèse a porté sur l’étude d’un procédé innovant pour la destruction des formes particulièrement résistantes de microorganismes (spores bactériennes). Ce sujet m’a permis d’explorer de manière plus approfondie les mécanismes scientifiques et techniques en m’appuyant sur les dernières avancées de modélisation scientifique, permettant ainsi de trouver et de développer des solutions efficaces pour des applications microbiologiques industrielles variées de stérilisation non thermique.L’intérêt de ce travail réside dans ses implications pratiques, notamment pour l’industrie alimentaire et médicale, où l’optimisation de la stérilisation des dispositifs fragiles est un enjeu majeur.
Quelles sont les leçons que vous avez tirées de votre expérience de doctorat et que vous souhaitez partager ?
En résumé, ma thèse a été une étape cruciale extrêmement enrichissante dans mon parcours, car elle a combiné mes intérêts pour les biotechnologies, la microbiologie, et l'optimisation des procédés industriels. Elle m’a permis de développer un esprit critique, une rigueur scientifique et des compétences en recherche, en gestion de projets, et en collaboration interdisciplinaire, tout en contribuant à l’avancement de solutions innovantes dans le domaine de la stérilisation et des bioprocédés.
Quel est votre poste actuel et que vous a apporté votre doctorat dans ce poste ?
En Février 2022, j’ai rejoint la société Aurora Sterilisation au sein du pôle Recherche et Développement à l'UFR de Pharmacie-Médecine de l'Université de Reims Champagne-Ardenne. En tant qu'ingénieure de recherche au sein de l'entreprise, je contribue à des projets de R&D visant à développer des techniques médicales innovantes, notamment un procédé de stérilisation par plasma non thermique, destiné à maintenir l’état stérile des dispositifs médicaux fragiles, avec pour objectif final la commercialisation de ce procédé.
Mes missions consistent par la mise en place des méthodologies nécessaires au développement d'un indicateur biologique de référence selon la norme ISO 11138, garantissant ainsi la sécurité et l'efficacité des procédés de stérilisation des endoscopes et contribuant à la réduction des risques d'infections liées aux dispositifs médicaux. Une autre de mes responsabilités consiste à analyser les données obtenues et à présenter les résultats sous forme de rapports ou d’articles pour des événements scientifiques, ainsi que pour des échanges internes visant à suivre et faire avancer les projets. Cette expérience est particulièrement enrichissante, surtout compte tenu de mon absence d'expérience préalable avec les normes ISO dans le domaine médical.
Mon doctorat me sert au quotidien dans cet environnement R&D. Il m’a doté d’une méthodologie scientifique rigoureuse, d’un esprit critique affiné et d’une grande autonomie dans la résolution de problématiques complexes, des compétences indispensables pour relever les défis de mon poste actuel. De plus, les postes en R&D étant souvent réservés à ceux ayant réalisé une thèse, ce qui souligne l’importance de ce parcours académique pour accéder à ce type de carrière.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?
Une thèse est avant tout un processus d’apprentissage. Se lancer dans une thèse demande de la passion, de la persévérance et une bonne organisation. Il est essentiel de choisir un sujet qui vous motive profondément, car une thèse est un engagement à long terme. La collaboration avec votre directeur de thèse et d'autres chercheurs est cruciale, car elle enrichit votre réflexion. C’était heureusement mon cas, et cela a ajouté un rôle déterminant dans la réussite de ma thèse. Une thèse permet de développer des compétences techniques et théoriques dans un domaine spécifique et d’apprendre à résoudre des problèmes complexes. Enfin, il est important de garder une vision d'ensemble de vos recherches et de réfléchir à leur impact pratique dans le monde réel, ce qui peut être une source de motivation supplémentaire.