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La thèse, un atout précieux et de plus en plus reconnu en entreprise



Lucas David
Lucas David

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.


Comment en es-tu arrivé au choix d’effectuer une thèse ?

J’ai fait des études d’ingénieur à l’École Polytechnique puis me suis spécialisé dans la physique des réacteurs nucléaires à l’INSTN (CEA). La physique des réacteurs m’intéressait particulièrement, d’autre part j’étais (et suis toujours) convaincu de l’importance du rôle de l’énergie nucléaire dans la décarbonation de la production d’électricité.

Je n’avais jamais songé à continuer en thèse à l’époque. J’ai passé pas mal d’entretiens dans différentes entreprises, d’EDF à des sociétés de conseil. J’étais intéressé par beaucoup de choses, mais j'ai réalisé que beaucoup de postes n’avaient pas vraiment de caractère scientifique, et que je n’y valoriserais pas tout ce que j’avais appris pendant mon parcours. J’ai donc cherché une activité plus scientifique et ai commencé à regarder des sujets de thèse. J’ai eu un coup de cœur pour un sujet proposé par le CEA et l’Université d’Aix-Marseille : l’emballement de la réaction sodium-eau.


Comment bien choisir son sujet et son encadrement ?

Je pense qu’il faut avant tout choisir un sujet qui nous inspire et qu’on a envie de s’approprier. En effet, la thèse est un long parcours qui n’est pas tracé d’avance et comporte forcément des obstacles ! Il faut donc être capable de rester motivé et de tracer sa propre route, avec ses encadrants.

Pour maximiser ses chances de bien vivre et réussir sa thèse, il ne faut pas hésiter à prendre un maximum d’informations avant de s’engager : échanger avec le directeur de thèse, les encadrants et l’équipe du laboratoire, contacter leurs anciens doctorants, lire leurs publications, essayer d’évaluer les applications du sujet et la taille de la communauté intéressée, les débouchés potentiels …  


Comment as-tu vécu ton doctorat, et quels conseils peux-tu donner au regard de ton expérience ?

Je ne vais pas vous mentir, mon moral a un petit peu fait les montagnes russes, mais j’en garde aujourd’hui un excellent souvenir et aucun regret !

J’ai remarqué qu’il y avait plusieurs phases pendant la thèse, que plusieurs amis doctorants et moi avons vécu de façon assez similaire :

● La première année, on est plein d’entrain et d’optimisme, à découvrir son sujet et tester plein de pistes, persuadés qu’on va révolutionner la science ;

● Au début de la seconde, c’est le coup dur : on se rend compte que le temps passe finalement vite, qu’on n’a pas encore de résultat concret, et que c’est beaucoup plus dur qu’on pensait d’en obtenir ! C’est là qu’il faut s’accrocher ;

●  À la fin de la deuxième année et pendant la troisième, tout s’accélère, on est pleinement maître de son sujet, les résultats arrivent, puis il faut rédiger et conclure. Cette dernière étape est particulièrement difficile, parce qu’on n’a pas toutes les réponses qu’on aurait souhaité, et que chaque résultat a fait apparaître de nouvelles hypothèses qu’on aimerait tester. Il faut être capable de synthétiser trois ans de travail dans un manuscrit en leur donnant un sens, alors qu’on a encore de nombreuses incertitudes.

Un de mes encadrants disait que “le meilleur jour pour commencer ta thèse est celui où tu la soutiens”. C’est vrai qu’on n’est jamais si compétent sur son sujet, et désireux de répondre aux questions encore ouvertes. Mais quelle fierté de présenter ses résultats devant un jury d’experts et tous ses proches, et de se rendre compte de tout le chemin parcouru !


Quel est ton poste actuel et que t’a apporté ton doctorat dans ce poste ?

Je travaille aujourd’hui comme ingénieur chez AGRID, une start-up qui développe des logiciels pour l’efficacité énergétique et la décarbonation des bâtiments. J’y suis responsable de la valorisation des données des bâtiments et de l’évaluation des économies d’énergie réalisées.

Ce sont des sujets sur lesquels mon expérience doctorale est particulièrement précieuse et constitue un atout qui me valorise au sein de l’entreprise. La thèse m’a donné une aisance à lire et manipuler des données, mener des expériences et évaluer leurs résultats, à modéliser des systèmes complexes et à tirer des conclusions dans l’incertitude. Tout cela me sert au quotidien. De plus, le doctorat en physique est un gage de rigueur qui inspire confiance à nos clients lorsqu’on leur présente nos résultats.

La thèse est véritablement un atout, dans le monde de la recherche et bien au-delà, et elle est de plus en plus reconnue. Les débouchés après la thèse sont nombreux, surtout en sciences, il n’y a pas d’inquiétude à avoir de ce côté-là !

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