Kawtar,
Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pourriez-vous présenter votre parcours ?
Après l’obtention d’une licence en informatique, j’ai été orientée vers un master en logistique. Ce dernier a permis d’enrichir mon parcours universitaire avec une vision métier et managériale de l’entreprise. Afin de consolider cette double connaissance, j’ai effectué un M2 SIGLIS (Systèmes Informatiques pour le Génie de la Logistique Industrielle et des Services Informatiques), en France. Par la suite, j’ai réalisé un stage de fin d’études chez Exakis Nelite autour du développement des workflows, où j’ai été amenée à participer aux projets d’automatisation des processus métiers. Les connaissances, les compétences acquises ainsi que ma soif d’approfondir ce type de projet m’ont ainsi amenée à proposer à Exakis Nelite de faire une thèse CIFRE. J’ai pu soutenir ma thèse en décembre 2020, où j’ai proposé une méthodologie d’automatisation des processus par la caractérisation des ressources.
Pourquoi une thèse CIFRE ?
La principale raison qui m’a motivée à faire une thèse est ma passion à trouver des solutions via l’apprentissage applicatif : on me donne une problématique, je m’informe sur les différentes méthodes proposées, les expérimente, les analyse et propose ainsi la solution la plus adéquate.
La thèse CIFRE, quant à elle, a pour vocation d’allier le monde industriel et le monde académique, ce qui permet alors de comparer les résultats théoriques à la réalité opérationnelle des entreprises. En outre de ce défi scientifique, le fait de travailler dans un contexte opérationnel facilite l’embauche dans des entreprises privées après l’obtention du doctorat. En effet, c’était ma vocation professionnelle.
Quels sont les points les plus difficiles et les plus excitants dans votre parcours de thèse ?
Sur le plan personnel, les difficultés les plus significatives sont liées à la gestion du temps. La journée, j’étais salariée d’Exakis Nelite, donc pour avancer sur ma thèse, il m’arrivait de travailler le soir, le week-end et durant mes congés. De plus, dans certains cas, il fallait également gérer les échéances professionnelles et universitaires qui arrivaient en même temps.
Sur le plan scientifique, le contexte d’une SSII est particulier, dans le sens où la majorité des clients cherche la rapidité d’exécution de leur projet, ce qui donne des difficultés à trouver l’intersection entre le besoin opérationnel et l’apport scientifique qu’exige une thèse.
Les points les plus existants sont principalement liés à l’obtention d’un résultat satisfaisant à la suite d’un dur labeur. J’ajouterai également l’acceptation de la publication dans une revue internationale, ainsi que celle des communications dans des conférences internationales.
Que vous a apporté le fait de faire une thèse ?
De manière générale et de mon point de vue, la thèse est l’une des sources indéniables d’apprentissage informationnel, technique et personnel (j’ai appris beaucoup de choses sur mes forces et mes faiblesses). Parmi les apports qui m’ont le plus marquée :
La persévérance : pendant une thèse, on est amené à changer fréquemment les objectifs fixés, les thématiques de recherche, voire repartir de zéro en fonction des résultats obtenus, ce qui est très frustrant et très décourageant. Il faut donc être persévérant pour continuer.
L’adaptabilité : aujourd’hui, je suis convaincue qu’il y a toujours une solution à une problématique, quand on arrive à se détacher de la solution initialement prévue.
Développement de ses capacités d’analyse et de synthèse. On est amené à apporter des solutions aux problématiques établies, à situer ses travaux par apport aux travaux déjà réalisés, mais aussi à apporter un sens critique à son propre travail en listant ses limitations ainsi que des pistes de leur amélioration.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?
Le sujet/thématique de recherche doit vous plaire, puisque c’est ce qui renforce le côté enthousiaste de l’aventure. De mon expérience, j’ajouterais qu’il est primordial de décomposer son travail en étapes intermédiaires, de fixer des objectifs atteignables pour chaque étape et d’avoir des points réguliers avec vos encadrants, même si vous n’avez pas de résultats et n’arrivez pas à avancer. L’un des rôles des encadrants est de vous aider, les points réguliers permettent de débloquer rapidement les blocages. J’ajouterais également d’échanger avec la sphère scientifique, car elle vous apporte toujours un point de vue qui fait avancer vos recherches. Pour finir, je vous conseille de fêter les plus petits accomplissements, c’est grâce à eux que vous allez finir par proposer la solution à votre problématique de recherche.