Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pouvez-vous me donner un résumé de votre parcours et des facteurs qui vous ont amené à poursuivre une thèse ?
Depuis le lycée, je suis passionné par les enjeux autour de l'énergie et de son utilisation pour la mobilité des personnes et des véhicules autonomes. Je suis entré à l'ESTACA avec pour objectif de participer à l'amélioration énergétique des moyens de transport. La chance avec l'ESTACA, c'est que l'on peut effectuer des stages durant les cinq années du cursus. J'ai ainsi réalisé des stages dans l'automobile, l'industrie aéronautique, la mobilité urbaine et finalement en recherche, ce qui m'a permis d'explorer le champ des possibilités.
En parallèle, j'ai découvert la beauté de la physique des plasmas et ses champs d'application. Mon premier stage de recherche à l'Institut Von Karman (Belgique) en était la raison. Dès lors, j'ai côtoyé un environnement international de personnes passionnantes qui m'ont transmis le goût de la recherche, de l'expérimentation, de la modélisation et des applications concrètes de ces travaux. La suite logique fut mon stage de fin d'études à l'ONERA (unité foudre et application des plasmas) avec la découverte de la propulsion électrique pour satellite, et les premiers essais du moteur ECRA. À l'ONERA, le choix de la thèse est presque une évidence, l'environnement y est passionnant, bienveillant et permet d'approfondir ses connaissances tout en participant au premier plan aux développements de technologies de rupture.
Quelle est votre fonction actuelle et en quoi votre doctorat influence-t-il votre travail au quotidien ?
Aujourd'hui, je suis ingénieur de recherche et développement chez ION-X, une entreprise qui développe le premier propulseur EHD français pour nanosatellite. Il s'agit d'une technologie innovante fondée sur un brevet de nanotechnologie qui accroît la densité du module de propulsion par rapport aux systèmes classiques. Je fais souvent l'analogie avec la transition des écrans à tube cathodique vers l'écran plat. Chez ION-X, je suis chargé de caractériser les performances propulsives du moteur, d'étudier son comportement et, de manière plus générale, d'apporter une démarche scientifique à l'équipe pour progresser dans le développement du bloc propulsif.
Le doctorat donne une expertise pointue dans un domaine d'application ainsi qu'une capacité d'analyse et de synthèse. Mon quotidien est rythmé par une activité transverse de R&D expérimentale, de suivi de projet et de diffusion des connaissances au sein de l'équipe. Ce travail est bien sûr en lien avec mes travaux de thèse (caractérisation expérimentale d'un propulseur électrique) ainsi qu'avec l'expérience acquise lors de mon premier emploi chez Mars Space Limited (UK). Cela concerne tant la méthodologie de travail que l'approfondissement nécessaire des sujets ; tout en maintenant une orientation appliquée.
Quels conseils partageriez-vous avec un étudiant qui envisage de se lancer dans une thèse ?
Lorsque quelqu'un me dit qu'il envisage de faire une thèse, je lui dis « vas-y, fonce ! ». Autrement, cette idée restera dans son esprit toute sa vie. Mais attention, il ne faut pas faire ça n'importe comment. Le travail de thèse, c'est un vrai investissement personnel. Il est crucial de trouver « son » sujet et le bon environnement (professionnel et personnel). Il faut contacter les laboratoires pour discuter des sujets et s'ouvrir les perspectives. Il peut être judicieux de commencer par un stage dans le labo, pour s'assurer que l'environnement et le sujet correspondent aux attentes. Enfin, avoir un doctorat (PhD), c'est un vrai avantage pour développer sa carrière. On a la chance de participer à des conférences internationales, et c'est un diplôme qui est reconnu dans tous les pays.
Voir aussi le portrait d' ION-X publié sur ce Blog.