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Faire un doctorat à l’étranger : le défi d’une thèse entre le Canada et la France en tant que Colombien


Felpie GONZALEZ
Felipe GONZALEZ

Merci beaucoup pour le témoignage


Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?

Je suis Colombien et j’ai toujours eu une affinité pour les chiffres et la technologie. À la fin du lycée, j’ai dû choisir entre le hardware et le software. Avec beaucoup d’hésitations, j’ai finalement décidé de me lancer dans les deux. J’ai commencé mes études en ingénierie électronique à l’Université des Andes en Colombie et, peu après, en parallèle, en ingénierie des systèmes et informatique. Grâce à ma directrice de mémoire, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un échange académique à l’INSA de Lyon avec un stage au laboratoire CREATIS, en France. Ce fut une période extrêmement exigeante, car c’était la première fois que je vivais à l’étranger, dans un pays avec une langue et une culture totalement différentes. Mais ce fut aussi une expérience incroyable qui m’a montré les richesses de l’échange culturel.

De retour en Colombie, j’ai poursuivi mon parcours de recherche avec un master, toujours à l’Université des Andes. Avec le soutien d’un autre professeur, j’ai obtenu une bourse qui m’a permis d’être chercheur invité à l’Université de Carleton, au Canada, où j’ai terminé mon mémoire de master et rencontré l’une de mes futures directrices de thèse.

Ma décision de faire un doctorat reposait sur deux motivations principales. D’une part, ma passion pour l’innovation : j’ai toujours aimé participer à des projets visant à apporter des solutions technologiques à des problèmes encore peu explorés. J’aime ce moment où il n’existe ni mode d’emploi ni guide, où la créativité devient le moteur de nouvelles idées, bonnes ou mauvaises, mais toujours porteuses de solutions. D’autre part, le défi personnel : je voulais me prouver à moi-même que je pouvais relever un challenge exigeant et ressentir la satisfaction d’y être parvenu.

Même si j’avais envisagé le doctorat comme un objectif à atteindre un jour, ce n’était pas un plan défini à l’avance. Mon séjour au Canada m’a donné le sentiment que c’était une voie à explorer. L’université offrait un cadre idéal, reconnu pour son excellence en recherche et disposant des ressources nécessaires. C’est alors que ma directrice m’a proposé de réaliser une thèse en cotutelle avec l’Université de Lille. Cette opportunité est rapidement devenue mon projet pour les trois années suivantes.


Pourquoi une thèse en cotutelle ?

Trois raisons m’ont poussé à choisir cette option.

D’abord, je suis convaincu que vivre des expériences dans des environnements différents, en particulier à l’international, est une source de croissance personnelle et professionnelle inestimable. Cela permet d’élargir son esprit, de découvrir de nouvelles façons de penser et de s’enrichir d’idées issues d’autres contextes académiques, sociaux et culturels.

Ensuite, le Canada et la France sont deux pays reconnus pour leur excellence en recherche. C’était une opportunité unique pour moi d’évoluer dans des milieux de haut niveau, d’apprendre auprès des meilleurs chercheurs et de bénéficier de ressources adaptées pour mener des travaux ambitieux.

Enfin, la recherche en Amérique latine, et particulièrement en Colombie, est un domaine moins priorisé, avec moins d’investissements et d’opportunités. Avoir accès non pas à un, mais à deux environnements de recherche de pointe était une chance que je ne pouvais pas laisser passer.

Quand l’opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité longtemps. Cela semblait difficile, et ça l’a été, mais j’ai eu des mentors et un soutien précieux qui m’ont aidé à surmonter les obstacles.


Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite faire une thèse à l’international ?

Je pense que se lancer dans un doctorat s’accompagne toujours de peurs. La première chose à faire est donc de ne pas se laisser paralyser par elles. Personne n’arrive totalement préparé, du moins pas à 100 %. Et faire une thèse à l’étranger est un défi supplémentaire, mais aussi une expérience incroyablement enrichissante.

On découvre de nouvelles cultures, on rencontre des personnes aux idées issues de perspectives différentes. Cela élargit notre vision du monde et nous apprend à remettre en question nos propres préjugés. Et je crois qu’il n’y a rien de plus précieux que cette capacité à se questionner et à évoluer.

Si le sujet vous passionne, les doutes finiront par s’effacer.


Quelle est ta situation actuelle et en quoi la thèse t’a-t-elle aidé ?

Je suis actuellement postdoctorant au Canada. La thèse m’a apporté tout ce dont j’avais besoin pour être ici. Elle m’a donné une solide formation technique pour mener des recherches de haut niveau, une expérience internationale qui me permet d’aborder de nouveaux défis avec confiance, et un réseau de contacts, d’amis et de mentors qui continuent à m’ouvrir des portes.

Faire une thèse, ce n’est pas seulement apprendre à lire et écrire des articles scientifiques. C’est apprendre à être critique, à communiquer ses idées, à écouter et comprendre celles des autres. Et c’est aussi apprendre à apprécier le chemin parcouru, avec ses hauts et ses bas.

 

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