Merci d'avoir accepté l'interview
Quel parcours vous a menée jusqu’au doctorat ?
Lorsque je me suis lancée dans une bi-licence de Philosophie et Science Politique à Paris 1 après le lycée, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire ensuite. Après avoir obtenu ma licence, j’ai choisi de prendre une année sabbatique, durant laquelle j’ai travaillé, afin de prendre du recul sur la suite de mon parcours et de ne pas me lancer sans réfléchir dans un master. Après cette année sabbatique, j’ai pu confirmer que j’avais envie de continuer en master, mais dans un domaine plus appliqué que la philosophie. Je tenais cependant à la composante recherche, que j’avais beaucoup appréciée en licence. J’ai donc choisi de faire un master en sciences cognitives. J’ai ensuite pu faire mes stages de M1 et de M2 dans des laboratoires de robotique. Le sujet de mon stage de M2 - l’apprentissage de la chirurgie assistée par robot - m’a tellement plu que j’ai finalement souhaité continuer en doctorat.
Que faites vous aujourd’hui et quel rôle a joué le doctorat dans le métier que vous exercez ?
Aujourd’hui je travaille pour une start-up en robotique, je m’occupe des expérimentations visant à identifier les besoins des utilisateurs·rices et je fais aussi du management projet. Je dirais que chaque étape de mon parcours a joué un rôle dans ce que je fais actuellement, car mon bagage en sciences humaines et sociales est ce qui m’a permis de former ma capacité d’analyse, tandis que mon doctorat m’a permis de me former à travailler de manière autonome, de développer ma capacité d’adaptation et d’apprentissage. C’est aussi durant mon doctorat que j’ai développé toutes mes connaissances en robotique, en sciences de l’ingénieur - même si elles restent superficielles par rapport aux ingénieurs - et mon expérience du milieu hospitalier, des nouvelles technologies dans le domaine de la santé. C’est ce bagage qui m’a ouvert la porte de l’entreprise dans laquelle je suis actuellement. C’est grâce au large spectre de connaissances acquises durant tout mon parcours que j’ai désormais cette capacité d’être à l’interface entre la R&D dans mon entreprise, et les utilisateurs·rices dans le monde extérieur, et c’est précisément ce qui me passionne - d’être à l’interface, et de tenter autant que possible de parler le langage des uns et des unes.
Avez-vous des conseils pour une personne qui hésiterait à se lancer dans une thèse ?
Je dirais de ne pas prendre cette décision à la légère, et d’être sûr·e de la plus-value que la thèse apportera à la suite du parcours, car c’est une expérience qui peut être éprouvante, en raison de la rigueur qu’elle demande. Pour ma part je suis très contente d’être allée au bout, la thèse m’a appris énormément de choses qui me seront toujours utiles, mais ça n’a pas été facile tous les jours ! Je conseillerais d’en parler avec autant de personnes que possible, car j’ai le sentiment que chaque doctorant·e vit une expérience très différente, en fonction du contexte, des attentes, etc. Il n’en reste pas moins que la plongée dans le monde de la recherche, l’apprentissage de la pratique et des méthodes scientifiques est passionnante et permet ensuite d’avoir des outils d’analyse et de compréhension du monde qui nous entoure, qui sont très précieuses.