Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Pouvez-vous retracer votre parcours et votre choix d‘avoir poursuivi en thèse ?
À la suite de mon bac scientifique, j’ai hésité entre faire une prépa ou partir en IUT tout en sachant que je souhaitais ensuite poursuivre en école d’ingénieurs. Après avoir pesé le pour et le contre, mon choix s’est finalement porté sur un IUT afin d’obtenir un diplôme à l’issue de cette formation. Me voilà donc partie en DUT Génie Chimique - Génie des Procédés, option Bioprocédés, et ce fut le début d’un beau parcours dans ce domaine ! Après mes deux années au sein de l’Université Bretagne Sud à l’IUT de Lorient-Pontivy, j’ai intégré l’École Nationale Supérieure des Industries Chimiques (ENSIC) en cursus binational. J’ai ainsi vogué entre Nancy et Mannheim en Allemagne pour enfin finir mon cursus ingénieur en Suisse pour mon stage de fin d’études. À la fin de ces cinq années d’études supérieures, le domaine du génie chimique, génie des procédés m’intéressait toujours autant et je savais que je souhaitais continuer dans cette voie, il m’est donc paru naturel de continuer en thèse. J’ai trouvé un sujet intéressant sur la valorisation des macroalgues, étant bretonne, le sujet m’a tout de suite intriguée ! J’ai donc saisi l’opportunité.
Pouvez-vous expliquer en quelques mots votre sujet de thèse ?
Mon doctorat a porté sur la caractérisation de plusieurs procédés de séchage appliqués à des macroalgues brunes, avec comme objectif, de les valoriser dans un schéma de bioraffinage. Ce sujet était en lien avec le projet ANR-ADEME SAVE-C qui portait sur les échouements massifs de sargasses aux Antilles. Au vu de la difficulté d’acheminement des algues depuis les Antilles et le caractère de saisonnalité, j’ai tout d’abord étudié plusieurs procédés de séchage sur les sargasses présentes sur les côtes européennes et morbihannaises, à savoir Sargassum muticum. J’ai ensuite pu appliquer ces procédés optimisés sur les sargasses holopélagiques provenant des Caraïbes. Ce sujet était très appliqué au vu des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux que le phénomène des échouements de sargasses provoque depuis une dizaine d’années aux Antilles.
Qu’est-ce que la réalisation d’une thèse vous a apportée par rapport à votre diplôme d’ingénieur ?
Je dirai que les deux sont complémentaires. Ma formation à l’ENSIC a été très intéressante car professionnalisante et elle m’a surtout permis d’obtenir un bagage solide en génie des procédés, d’autant plus avec une expérience significative à l’étranger. Le doctorat lui, m’a fait me spécialiser davantage dans un domaine lié à la bioéconomie bleue et autour des algues, mais il m’a surtout permis d’obtenir une méthodologie de travail performante et d’accroître mes compétences, que ce soit en rédaction, en gestion de projets, ou encore en travail collaboratif.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant souhaitant faire une thèse ?
Lorsque j’avais moi-même demandé conseil à certains professeurs de mon école d’ingénieur sur le choix de faire une thèse, on m’avait répondu que le choix de l’équipe encadrante était tout aussi important que le sujet lui-même, et avec le recul, ils avaient raison ! Les trois années de thèse sont rythmées par diverses vagues émotionnelles où notre santé mentale est mise à l’épreuve, avoir un bon encadrement permet ainsi de travailler en confiance et d’être accompagné correctement pour aller dans la bonne direction.
Je conseillerais également aux nouveaux doctorants d’essayer de rédiger régulièrement, que ce soit de la bibliographie, des résultats expérimentaux ou bien des plans de manipulations. Cela permettra d’étaler la charge de rédaction qui peut être conséquente en fin de thèse.
Le dernier conseil que je donnerais est de profiter de cette expérience ! Ces trois années sont très riches et stimulantes scientifiquement, c’est une belle aventure !