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De la recherche fondamentale à la révolution médicale : plongée dans l’univers des microrobots

Photo du rédacteur: Johan QUISPEJohan QUISPE

Johan QUISPE
Johan QUISPE

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview


•   Pouvez-vous décrire le parcours qui vous a mené jusqu’au doctorat ?

Bonjour, tout d’abord, je vous remercie pour l’invitation à partager mon expérience. Je commencerai par dire que je suis arrivé à la Sorbonne grâce à une bourse accordée par le gouvernement de mon pays, le Pérou, en collaboration avec l’ambassade de France. Au Pérou, J’ai étudié l’ingénierie physique, et en tant que physicien expérimental et ingénieur, j’ai toujours été passionné par la compréhension des phénomènes sous-jacents en ingénierie.

Je décris mon cheminement vers le doctorat en deux étapes. La première étape a eu lieu au Pérou, où j’ai eu l’opportunité de travailler avec un professeur spécialisé en micro-ingénierie, formé à l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne). Ensemble, nous avons développé un projet de microfluidique consistant à créer une plateforme de micropositionnement basée sur un phénomène physique appelé les flux de Marangoni. Ce projet a éveillé en moi un intérêt pour la recherche, mais pour continuer dans cette voie, il était nécessaire d’obtenir un diplôme de master. J’ai donc postulé à des bourses et obtenu celle que j’ai mentionnée, ce qui m’a permis de commencer la deuxième étape de mon parcours.

La deuxième étape s’est déroulée en France, où j’ai terminé un master en Sciences pour l’Ingénieur (SPI). Pendant cette période, j’ai effectué un stage à l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR). C’est là que j’ai rencontré des professeurs et collègues qui m’ont encouragé à poursuivre dans le domaine de la recherche, ce qui m’a finalement conduit à entreprendre un doctorat.

 

•   En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?

Ma thèse de doctorat était une continuation de mon travail de stage à l’ISIR. J’ai travaillé sous la direction des professeurs Stéphane Régnier, Pierre Renaud et Aude Bolopion et avec le tutorat d’Ali Oulmas, qui était doctorant à l’époque et qui est aujourd’hui mon collègue et ami. Le projet consistait à développer une plateforme intelligente de micromanipulation magnétique. Mon rôle principal était d’optimiser la propulsion des microrobots dans des milieux visqueux.

Au-delà de l’intérêt scientifique, cette méthode d’actionnement magnétique était innovante dans l’état de l’art et promettait des applications en médecine, telles que le transport ciblé de médicaments.


•   Quelles sont pour vous les qualités nécessaires pour réussir en thèse ?

D’après mon expérience, pour terminer une thèse avec succès, il est essentiel de garder une certaine flexibilité dans les plans initiaux. Bien souvent, le plan établi au début n’est pas entièrement respecté, et ce n’est pas un problème. Nous avons tendance à fixer des objectifs très ambitieux, mais le temps et les ressources sont limités. Être flexible permet de s’adapter aux circonstances sans se sentir stressé ou frustré.

L’essentiel est de ne pas penser que l’avancement dans certains aspects du plan est indispensable pour progresser dans d’autres. Une telle rigidité pourrait parfois conduire à l’abandon de la thèse. Et ne pas finir une thèse est vraiment problématique, car cela représente non seulement une perte de temps pour vous, mais aussi pour vos encadrants qui ont investi dans votre projet.

Mes parents m’ont toujours appris que tout ce qui est commencé doit être terminé, et bien fait. En suivant cette logique, j’ai dû réviser certains de mes objectifs initiaux pendant mon doctorat pour trouver un équilibre entre mes compétences et ce qui était réalisable dans le temps imparti.

 

Comment se préparer lors de sa thèse à la vie professionnelle en entreprise ?

La vie professionnelle en entreprise partage certaines similitudes avec le milieu académique, mais aussi des différences marquées. La principale similitude est que, dans les deux cas, on est rémunéré pour résoudre des problèmes. Cependant, en entreprise, il faut résoudre de nombreux problèmes dans un délai très court, tandis que dans le milieu académique, on peut consacrer des années à un seul problème, même si celui-ci n’a pas de solution.

Pour se préparer à une carrière en entreprise, il est crucial de développer des compétences qui ajoutent de la valeur et permettent de résoudre les problèmes de manière efficace. De mon point de vue, les compétences les plus importantes incluent le leadership, la planification, la stratégie et la rigueur analytique. Ces compétences vous aideront non seulement à être performant, mais aussi à progresser au sein d’une organisation.

Pendant le doctorat, il est possible d’acquérir et de renforcer ces compétences, notamment en dirigeant son propre projet de recherche et en gérant les ressources et le temps.

 

•  Quel est votre poste actuel et que vous a apporté votre doctorat dans ce poste ?

Actuellement, je suis ingénieur physicien docteur dans une startup appelée Robeauté, spécialisée en microrobotique médicale. Pour contextualiser, mes recherches, que ce soit au Pérou ou pendant mon doctorat, ont été principalement axées sur la microrobotique.

Dans le micromonde, de nombreux phénomènes physiques uniques apparaissent : la gravité devient négligeable et les forces de surface prédominent. Les connaissances acquises au cours de mes projets précédents ont été précieuses pour mon poste actuel. De plus, la rigueur que j’ai développée pendant mon doctorat a été essentielle pour mener mon travail avec précision et qualité.

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