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De la Curiosité Scientifique à la Recherche Académique : Mon Parcours vers le Doctorat.

Dernière mise à jour : il y a 5 heures


Sara Jiménez Alfaro
Sara Jiménez Alfaro

Merci beaucoup pour votre témoignage.


Pouvez-vous nous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous décidé de faire une thèse?

Depuis mon enfance, j’ai toujours eu un intérêt pour la science et une grande curiosité. Fille d’un professeur d’université, j’ai rapidement su que je voulais me consacrer à la recherche et à l’enseignement. J’ai décidé d’étudier l’ingénierie aéronautique, car c’était l’une des formations les plus prestigieuses de mon université, et parce que, bien que je sache que j’aimais le monde académique, je n’étais pas totalement certaine de préférer l’industrie.

Lors de ma dernière année d’études, rien n’avait changé concernant mes rêves et mes préférences, alors j’ai commencé à collaborer avec un groupe de recherche universitaire, avec lequel j’ai publié deux articles dans des revues JCR cette année-là. À la fin de l'année universitaire, j’ai postulé à un réseau ITN (International Training Network), dans le cadre des actions Marie Skłodowska-Curie, appelé NewFrac. Ce réseau regroupait 13 doctorants répartis dans différentes universités. J’ai été appelée pour un entretien à l’Université de la Sorbonne, et j’ai été sélectionnée ! Quand j’ai reçu la nouvelle, je n’arrivais pas à y croire.

C’est ainsi que j’ai déménagé à Paris pour réaliser mon doctorat, de novembre 2020 à octobre 2023.


En quoi consiste votre thèse en quelques mots?

Les matériaux céramiques sont largement utilisés dans l’industrie en raison de leurs innombrables avantages, tels que leur résistance à la corrosion ou à l’oxydation. Cependant, ils ont une ténacité à la rupture très faible, ce qui est lié à la défaillance fragile spontanée du composant. Dans ce contexte, l’objectif principal de cette thèse est l’extension cohérente des outils de modélisation numérique en mécanique de la rupture pour prédire la formation et la croissance des fissures dans les céramiques avancées, en mettant l’accent sur la relation entre les caractéristiques micro et macroscales de ces matériaux. Deux approches sont suivies : le critère couplé (CC) dans le cadre de la mécanique de la rupture finie (FFM) et le modèle du champ de phase (PF) pour la rupture.

Deux parties sont distinguées dans cette thèse. La première est dédiée à l’étude des propriétés de rupture des céramiques à l’échelle microscopique. Dans la deuxième partie, nous nous concentrons sur l’analyse de la rupture des matériaux fragiles renforcés par un second constituant sous forme de microplaquettes ou de fibres courtes, une structure d’un grand intérêt technologique pour les céramiques avancées.


Quel poste occupez-vous aujourd’hui et en quoi votre doctorat vous est-il utile?

Lors de ma dernière année de thèse, j’ai commencé à postuler à plusieurs offres de postdoctorat, sachant que je voulais poursuivre dans le monde académique. L’un des professeurs auprès duquel j’ai postulé m’a proposé de collaborer avec lui pour rédiger un projet de recherche et le soumettre à une bourse Marie Skłodowska-Curie COFUND, dans le cadre du réseau Energy 4 Future. Après un processus de plusieurs mois, j’ai été sélectionnée, ce qui m’a rendue immensément heureuse. J’ai reçu la nouvelle quatre jours après avoir soutenu ma thèse, le 20/10/2023, à l’aéroport. J’étais très émue ! J’ai ensuite déménagé en février 2024 à Londres, à l’Imperial College London, pour commencer cette nouvelle bourse, qui est ma position actuelle. En parallèle, je collabore avec un groupe de recherche à l’Université d’Oxford et un autre à l’Université de Séville.

Le doctorat m'a appris à apprendre. Dans un doctorat, il faut réfléchir, se poser de nouvelles questions, et pour cela, il est essentiel de bien comprendre ce que l'on étudie. J'ai appris à poser des questions lorsque c'était nécessaire, à chercher et proposer des idées, à gérer les interrogations par moi-même... J'ai eu beaucoup de chance avec mon directeur de thèse, qui était un chercheur exceptionnel, doté d'une grande passion. Tout cela m'a beaucoup aidée dans ma nouvelle étape en tant que chercheuse postdoctorale, en proposant mes propres idées, en supervisant des étudiants...


Avez-vous des conseils pour une personne qui hésiterait à se lancer dans une thèse?

Le doctorat est un défi professionnel important. C'est un investissement dans ton avenir, car bien que tu acquières de l'expérience professionnelle, une grande partie de l'objectif est ta formation en tant que chercheur. Je pense que pour garantir le succès, l'enthousiasme est indispensable. Il faut avoir de la motivation pour apprendre et pour se lancer dans un projet à long terme (après tout, cela dure trois ans). La confiance en soi est également essentielle. Si cela te plaît, avance et fais-toi confiance. Tout ce que l'on apprend lors d'un doctorat est utile dans tous les domaines, pas seulement dans le milieu académique. La confiance est importante, car dans un doctorat, tout ne fonctionne pas forcément du premier coup, et il faut être persévérant.

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