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De l'ingénierie à la recherche : un parcours passionné en chimie et science des matériaux



Pauline BLYWEERT
Pauline BLYWEERT

Photo prise le jour de ma soutenance

Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.

 

Pourriez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à faire une thèse ?

Toute d’abord, merci de m’avoir sollicité pour cet échange, je suis ravie de partager mon expérience avec le REDOC SPI, vous faites un travail formidable !

Revenons à nos moutons ! Depuis toute petite, j'ai été attirée par la science, et c’est la chimie qui m’a captivée ! Mon parcours a été un peu atypique. J'ai intégré une classe préparatoire associée à l’école d’ingénieur CPE Lyon. Contrairement à un parcours classique, ici, le concours d’entrée se fait au moment de l’admission en prépa. J’y ai suivi un cursus généraliste en « Chimie-Génie des procédés ». Au fil des unités d’enseignement et des stages, notamment durant une année de césure en Allemagne où j’ai travaillé comme ingénieure R&D, j’ai découvert ma passion pour la science des matériaux.

Parallèlement, je me suis engagée dans le programme Handi-Tuteur de l’Université Claude Bernard Lyon, en partenariat avec CPE Lyon et l’entreprise Sopra-Steria. Cela m’a permis de suivre une formation en management du handicap. L’inclusion est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur, et il était important pour moi de ne pas le mettre de côté, même durant mes études scientifiques.

Au départ, je n’avais pas envisagé de faire une thèse. Mais un jour, je suis tombée sur un sujet de recherche proposé par l’Institut Jean Lamour (Université de Lorraine) sur le site de l’Ecole nationale supérieure des Technologies et Industries du bois (ENSTIB), et ce fut une révélation. Je savais que je devais absolument travailler sur ce projet ! Trois ans plus tard, je soutenais ma thèse intitulée : « Carbones fonctionnels architecturés par impression 3D de résines biosourcées ».

 

En quoi consistait ta thèse en quelques mots ?

Ma thèse visait à valoriser des ressources issues de la biomasse en développant des résines biosourcées, sensibles à la lumière, pouvant être imprimées en 3D. Après une étape de pyrolyse, ces résines permettaient de créer des architectures complexes en carbone. Ces structures innovantes ont été utilisées dans des applications environnementales telles que la catalyse hétérogène pour la dépollution de l’eau ou la conversion du CO2 en méthane. Elles ont aussi servi à protéger contre les ondes électromagnétiques. Même si j’ai dû arrêter mes recherches à un moment donné, les idées, elles, ne manquaient pas !

 

Les femmes sont sous-représentées dans le domaine des STEM (Science-Technology-Engineering-Mathematics). Comment s'est déroulé ton doctorat en tant que femme ? Et dans le milieu professionnel ?

C’est un sujet qui revient souvent, et à juste titre ! Il est crucial de continuer à encourager les femmes à s’engager dans les carrières scientifiques. Si un sujet vous passionne, c’est le seul argument qui devrait compter.

Pour ma part, j’ai souvent travaillé avec des hommes, que ce soit en milieu académique ou industriel. Et, heureusement, je n’ai jamais rencontré de problèmes liés à mon genre. Personnellement, je ne fais pas de distinction avec qui je collabore : je me présente en tant que pair, et seule la science compte. Après, comme dans tout environnement, il faut aussi prendre en compte les affinités humaines, car elles jouent un rôle important dans le travail en équipe.

 

Quelles leçons as-tu tiré de ton expérience de doctorat ?

L’une des plus grandes leçons que j’aimerais partager, c’est que le doctorat n’est pas seulement une expérience scientifique, c’est aussi une aventure humaine. Il faut être pleinement acteur de sa thèse. Pour cela, avoir une motivation forte dès le départ est crucial, tout comme une véritable passion pour son sujet. L’environnement est aussi un facteur clé : être bien entouré peut vraiment faire la différence. Trois ans, c’est très court, mais cela peut devenir long et difficile si ces éléments ne sont pas réunis.

 

Un petit mot pour la fin ?

Dans mon manuscrit de thèse, j’ai choisi une citation d’une émission américaine de Forge (nldr. Forged in Fire)  qui, selon moi, résume parfaitement l’expérience d’une thèse : « Il y a une différence entre simple et facile. Courir un marathon, c’est simple : il suffit de mettre un pied devant l’autre. Mais personne n’a jamais dit que c’était facile. » Une thèse, c’est pareil : il y a des hauts et des bas, des moments de joie et des moments de doute. L’essentiel, c’est de se donner les moyens d’aller jusqu’au bout et d’être fier de son propre parcours. Le reste, c’est du bonus !

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