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Pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours et nous expliquer comment vous avez fait le lien entre vos études et votre désir de poursuivre une thèse ?
Après une licence fondamentale en physique obtenue à l’Université de Yaoundé 1, au Cameroun, mon pays d'origine, j'ai choisi de me spécialiser en master 1 en sciences des matériaux. Cette orientation m'a permis d'obtenir, à l'issue de cette première année, une bourse d'excellence, MOBLILEX, offerte par l'Université de Lille, afin de poursuivre mes études en master 2 en sciences et propriétés de la matière condensée. Dès mon stage de master, j'ai cherché à allier physique, informatique et mathématiques, attiré par le domaine émergent de l'intelligence artificielle, du machine learning et de la science des données. Ce choix s'inscrivait dans une vision progressive de ma carrière. Mon désir de poursuivre un doctorat était donc évident : il s'agissait de gagner en autonomie, d'approfondir mes connaissances en recherche et de développer les aptitudes clés des chercheurs, telles que la quête de connaissances et la résolution d'énigmes inédites. J’ai reçu trois propositions de thèse, à SAFRAN, EDF et au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), et j’ai choisi ce dernier pour son alignement parfait avec ma vision de l'après-thèse.
Dès le début de votre doctorat, avez-vous commencé à réfléchir à votre avenir professionnel après la thèse ? Si oui, comment cette anticipation a-t-elle influencé votre choix de sujet et votre approche de la recherche ?
Absolument. Dès le début de ma thèse, j’ai consciemment orienté mes travaux vers un double objectif : exceller dans la recherche tout en préparant activement ma carrière professionnelle. Mon sujet de thèse, qui portait sur l’approche systématique des propriétés thermophysiques, mécaniques et de rupture des verres borosilicate de sodium par dynamique moléculaire, m’a placé au cœur de simulations numériques complexes, où je développais des programmes pour faire soit des prédictions ou alors pour analyser des volumes massifs de données générées par ces simulations. Cependant, cette démarche n’a jamais été isolée dans une pure logique académique. J’ai rapidement perçu que la thèse devait être un tremplin, et non une fin en soi. Ainsi, mes échanges réguliers avec mes encadrants m'ont permis d’adopter des outils et des méthodes qui répondaient à la fois aux exigences de la recherche et aux attentes du marché professionnel. En anticipant mon après-thèse, j’ai orienté mes choix de formation vers des compétences en big data, machine learning, et calcul distribué, en m’approfondissant ou m’initiant aux outils comme Python, Pandas, Scikit-learn, TensorFlow, Dask, pour ne citer que ceux-là. Cette vision globale, à la croisée de la recherche et de l’industrie, m’a permis d’avancer avec une longueur d’avance et d’allier efficacité scientifique et préparation concrète à une carrière en data science.
Comment avez-vous équilibré la recherche académique avec la préparation de votre après-thèse ? Avez-vous mis en place des actions concrètes (réseautage, formations, projets externes) pour vous préparer à votre future carrière ?
Pour trouver l’équilibre entre la recherche académique et la préparation de mon avenir professionnel, j'ai adopté une approche stratégique, placée sous le signe de l'anticipation et de l'exploration continue. En parallèle de mon travail de thèse, j'ai pris soin de participer activement à des conférences internationales en tant qu'orateur. Ces occasions m'ont permis de non seulement élargir mes horizons, mais aussi de tisser un réseau solide et d’identifier les tendances émergentes dans mon domaine. Parallèlement, j'ai multiplié les formations, tant par l'intermédiaire de l'École Doctorale et des programmes proposés par le Commissariat à l'Énergie Atomique, que par des apprentissages autodidactes. Ce mélange de formation académique et indépendante m'a permis de maintenir une veille scientifique et technologique constante. À cela s'ajoutait une présence active sur LinkedIn, où je m’imprégnais des pratiques professionnelles, des outils utilisés et des défis rencontrés par les experts du secteur. Ce processus m’a permis de rester en ligne de mire des évolutions du domaine et de préparer ainsi le terrain pour une transition réussie après la thèse.
En quoi la vision claire de votre parcours post-thèse a-t-elle facilité votre travail durant votre thèse ? Quels bénéfices en avez-vous retirés au niveau personnel et professionnel ?
La vision claire de mon parcours post-thèse a constitué un véritable fil conducteur tout au long de mon travail doctoral. En ayant dès le départ une idée précise de l’orientation que je souhaitais donner à ma carrière, j’ai pu orienter mes choix de recherche et mes projets professionnels avec un objectif en tête. Cette anticipation m'a permis d'aborder chaque étape de ma thèse avec une perspective pragmatique et orientée vers l'avenir.
Sur le plan personnel, cette vision a renforcé ma motivation et mon sens de l'engagement, car je savais que chaque tâche accomplie me rapprochait de mes objectifs futurs. Professionnellement, elle m’a permis d’établir des connexions précieuses et de développer un réseau qui s’est révélé crucial pour la transition vers le monde professionnel. En résumé, cette préparation a facilité ma gestion de la thèse en l’ancrant dans une vision claire, ce qui m’a permis d’en tirer des bénéfices substantiels tant sur le plan académique que sur le plan de la carrière à venir.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chercheurs ou chercheuses qui souhaitent se préparer à leur avenir professionnel tout en étant encore en thèse ? Comment jongler entre la recherche académique et la préparation à une carrière hors du milieu académique ?
Avant de s'engager en thèse, il est essentiel d'y aller par envie, car c'est un parcours exigeant mentalement, avec des hauts et des bas. Il faut également avoir un objectif clair pour l'après-thèse, sinon on risque de se retrouver perdu une fois le doctorat terminé. Cela implique une préparation continue : apprentissage, réseautage et développement de compétences transverses. Ces éléments permettent de mieux naviguer vers des opportunités professionnelles et d'assurer une transition réussie après la thèse.