Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
Peux-tu nous présenter ton parcours et pourquoi as-tu décidé de faire une thèse ?
J’aurai bien aimé vous dire que j’ai toujours eu un goût pour la recherche et que le choix de faire une thèse de doctorat a été plus qu’évident. Mais c’est la recherche qui m’a trouvé. Après quatre ans de lycée (dont une année à trouver mon rythme de travail), je me suis orienté vers les sciences, la chimie-biologie. La passion des chercheurs pour leur discipline m’a immédiatement plu. Ils enseignent ce qu’ils font et généralement aiment ça. Après cela j’ai démarré une maitrise en chimie avec une spécialisation pour les polymères ce qui m’a mené à faire une seconde année entièrement dédiée à ces matériaux. La particularité de cette maitrise ? Elle était orientée sur l’industrie et l’intégration dans le monde du travail. J’étais loin de me douter de ce qui allait se passer ensuite. J’ai terminé cette maitrise par un stage industriel dans le centre de recherche de Nexans. Mon directeur de stage, docteur, a été extrêmement inspirant, tellement passionné par la recherche qu’il m’a transmis ce virus empreint de curiosité. C’était décidé, j’allais continuer ma route vers un doctorat. Et c’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai eu la chance de l’effectuer au Québec, à Montréal, à l’École de Technologie Supérieure.
En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?
Dans le département de génie mécanique, je travaillais sur les matériaux composites pour l’aéronautique. Les composites ont besoin d’être liés entre eux pour fabriquer les structures finales : par collage, boulonnage ou encore, si on utilise une matrice thermoplastique, soudage. L’avantage du soudage réside dans le faible poids que cela ajoute à la structure sans devoir la percer. Parmi les procédés de soudage, on peut utiliser le soudage par résistance. L’objectif principal de ma thèse était d’évaluer l’influence de l’humidité et de la température sur les joints soudés, ainsi que d’améliorer la performance de ces derniers par des traitements chimiques des interfaces en présence.
A-t-il été compliqué de concilier vie de recherche et vie personnelle ?
Tout est question d’organisation et d’équilibre. Si vous avez des amis qui sont en thèse, vous les prenez probablement pour des fous, à travailler 7 jours sur 7 avec des plages horaires à rallonge. On ne va pas se le cacher, c’est souvent le cas, le doctorat est une épreuve à part entière, mais avec suffisamment d’organisation, il est tout à fait possible de le concilier avec une vie personnelle épanouie. Dans mon cas, je travaillais aux alentours de 50 heures par semaine, ce qui était suffisant pour faire avancer mon sujet.
Quels ont été les éléments importants pour le succès de votre thèse?
Considérez votre cursus comme un Marathon et non un sprint. C’est un minimum de 3 ans qu’il faut tenir, limitez donc la majorité de vos semaines, prenez du temps pour vous et pour sortir. Je me limitais à 10h par jour en général avec 20 minutes de pause pour manger. Les journées étaient donc chargées mais une fois finie, j’allais pratiquer mon sport et je rentrais chez moi ou alors je sortais avec des amis. Une fois en dehors de l’école, je me coupais du travail pour pouvoir profiter et recharger les batteries. Même s’il m’est arrivé de travailler certains week-ends et jours fériés, j’évitais autant que possible. Cela m’a permis de garder une bonne hygiène mentale.
Deuxième chose : persévérez, s’il vous manque des connaissances, apprenez-les, si une expérience n’est pas concluante, déterminez pourquoi et recommencez. Votre capacité à endurer les échecs et à montrer votre détermination au quotidien sera un atout de poids pour réussir votre doctorat.
Après votre thèse, quel a été votre parcours?
J’ai eu quelques passages à vides en sortant de thèse. Malgré les opportunités que l’on m’a directement proposé au Québec, je suis retourné en France pour des raisons personnelles. J’ai fait un post-doctorat pour l’école des mines de Paris à Sophia Antipolis. Étant un contrat en partenariat avec Danone, j’ai par la suite été engagé dans cette multinationale pour travailler notamment sur l’incorporation de matériaux recyclés dans les emballages alimentaires en polyesters. J’ai alors eu l’envie de retourner à Montréal où je travaille actuellement pour PolyExpert en tant que leader de projets R&D sur des films de polyéthylène pour des emballages alimentaires et l’agriculture.
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