![El Mehdi AZZOUZI](https://static.wixstatic.com/media/69d215_f51b023ecc4c44b1bc25ef41cc5814b9~mv2.jpeg/v1/fill/w_400,h_400,al_c,q_80,enc_auto/69d215_f51b023ecc4c44b1bc25ef41cc5814b9~mv2.jpeg)
Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview
Quel parcours vous a mené à la thèse ?
Après un parcours double diplômant en ingénierie des systèmes complexes, j’ai travaillé sur des projets variés, allant de la modélisation multi-physique de véhicules hybrides à des systèmes de freinage d’avions. Ces expériences m’ont permis de développer une solide expertise en modélisation et optimisation de systèmes complexes. Ensuite, j’ai encadré des projets académiques au sein de l’école ISAE-Supmeca, me permettant ainsi d’être proche du laboratoire de recherche Quartz et d’avoir un aperçu sur les travaux de thèse et de recherche.
Cependant, je n’étais pas sûr de me lancer dans une thèse. J’avais vu des amis traverser des périodes difficiles, et je me demandais pourquoi se lancer dans un tel défi. Mais après réflexion et beaucoup de recherches et de retours d’expériences, j’ai réalisé que la thèse était une opportunité unique de grandir, tant sur le plan personnel que professionnel.
Pourquoi avoir choisi une thèse CIFRE ?
J’ai finalement choisi une thèse CIFRE chez EDF, car elle réunissait plusieurs éléments importants pour moi : un sujet concret et cohérent avec mon parcours, une application industrielle car je me projette depuis toujours sur une carrière industrielle, et une rémunération décente. J’avais peur à l’idée de faire une thèse trop théorique, sans applications pratiques. La thèse CIFRE m’a permis de développer des solutions applicables à un projet concret, notamment la coordination des parties prenantes d’un Smart-Grid en région parisienne, en utilisant ma méthodologie MBSE.
En quoi consistait votre thèse ?
Ma thèse a porté sur la modélisation multi-facettes des systèmes multi-énergies, avec un focus sur la coordination des parties prenantes. Concrètement, j’ai développé une méthodologie d’ingénierie système pour concevoir des systèmes énergétiques complexes, en intégrant les besoins des différentes parties prenantes pouvant être concernées par le système développé, notamment les consommateurs, producteurs, gestionnaires, fournisseurs, etc. J’ai également étudié des scénarios de rénovation de bâtiments et des stratégies de pilotage de la consommation électrique afin d’optimiser la consommation énergétique au sein d’un éco-quartier en région parisienne.
Qu’avez-vous appris pendant votre thèse ?
La thèse m’a appris à chercher, analyser, critiquer et chercher la petite bête. J’ai développé une grande autonomie, mais aussi des compétences en communication et en pédagogie, essentielles pour partager mes résultats et collaborer avec des équipes multidisciplinaires. Les conférences ont été un aspect clé de cette expérience : elles m’ont permis de me challenger face à des chercheurs du monde entier, d’obtenir des retours constructifs sur mon travail, et de voyager tout en élargissant mon réseau professionnel.
Quel est votre poste actuel et en quoi votre thèse vous a-t-elle aidé ?
Aujourd’hui, je suis Expert technique en Ingénierie Système et Jumeau numérique chez Assystem. J’accompagne plusieurs clients pour déployer l’approche d’ingénierie système pour la conception de la nouvelle génération des petits réacteurs nucléaires. Je les aide aussi à mettre en place des jumeaux numériques de leurs produits qui sont des représentations multi-facettes permettant de faire des analyses poussées de scenarios fonctionnels et dysfonctionnels et d’assurer la traçabilité des développement et des choix de conception.
Après ma thèse, j’ai rapidement trouvé un travail dans l’industrie, et c’est là que j’ai vu le fruit de ce que j’avais appris : autonomie, rigueur, et capacité à résoudre des problèmes complexes. En parallèle, je reste engagé dans la transmission du savoir en donnant des cours en ingénierie système (IS) et MBSE, ce qui me permet de garder un lien fort avec le monde académique.
Quels conseils à un étudiant qui souhaite se lancer dans une thèse ?
Bien choisir sa thèse, c’est déjà la réussir. Prenez le temps de bien sélectionner votre sujet et votre encadrement. Demandez des informations aux anciens élèves, renseignez-vous sur le cadre de travail, et assurez-vous que le sujet vous passionne. La vie personnelle et l’aspect humain sont primordiaux : une thèse est un marathon, pas un sprint. Enfin, si vous vous projetez dans une carrière industrielle, n’hésitez pas à explorer des thèses en collaboration avec des entreprises, car elles offrent un équilibre entre recherche théorique et applications concrètes.