Merci beaucoup d'avoir accepté l'interview.
En quoi consiste ta thèse en quelques mots ?
Ma thèse de doctorat porte sur l'étude des interactions laser-matière en régime d'ablation laser femtoseconde. J'ai réalisé cette thèse au sein d'un groupe de recherche renommé de l'institut FEMTO-ST. L'essentiel de mon travail consistait à développer un modèle théorique/numérique permettant de décrire l'excitation des matériaux soumis à un champ laser ultra-intense. Ce travail de modélisation avait pour but d'être confronté aux résultats pratiques obtenus par les expérimentateurs de mon groupe de recherche. Mes travaux ont permis le développement d'un code numérique complexe permettant d'avoir une compréhension plus fines des phénomènes gouvernant les interactions laser-matière en régime femtoseconde. Une meilleure compréhension de ces interactions est essentielle pour améliorer les techniques de micro-usinage laser.
Quel est votre travail aujourd'hui ?
Je travaille au sein de la filiale Fastlite du groupe Amplitude. J'occupe un poste d'ingénieur R&D portant sur le développement et la fabrication d'amplificateur paramétrique optique (OPA/OPCPA) à partir de lasers de pompe existant sur le marché. Ces systèmes optiques complexes sont généralement destinés à des laboratoires de recherche.
Je réalise au quotidien un ensemble de fonctions variées, alliant des aspects gestion de projet, conception optique, montage optique ou encore installation de systèmes chez le client.
Qu'est-ce que t'as apporté ton doctorat ?
En premier lieu, le doctorat m'a apporté des compétences techniques dans le domaine des lasers femtosecondes qui ont facilité mon intégration au sein de l'entreprise.
De façon plus générale, le réalisation d'une thèse m'a permis de développer l'autonomie, la capacité à gérer des projets, mais également de parfaire mes communications écrites et orales. Le doctorat permet aussi le développement de la résilience au travail. Le doctorant est confronté à des problématiques très complexes pendant plusieurs années. Il passe donc automatiquement par des cycles alternant succès et désillusion, qui sont la majorité du temps au cœur de la gestion de projet long terme.
La résilience développée pendant la thèse de doctorat est d'une aide précieuse pour mener à terme les projets.
Quels conseils donneriez-vous à un docteur qui souhaite se lancer dans le monde professionnel ?
Je vais aborder ici essentiellement la transition vers le monde de l'entreprise plutôt que celle vers le monde académique.
Le doctorat apporte des compétences clés qui sont très valorisées au sein des entreprises, en particulier dans des environnements techniques. L'autonomie, la résilience et les compétences techniques développées en doctorat sont très recherchées par les industriels, notamment au sein des équipes R&D.
Je conseille donc à tous les jeunes docteurs de ne pas hésiter à se rapprocher des industriels pour prendre connaissance des opportunités de carrière. Les industriels sont généralement très enthousiastes à l'idée d'intégrer des docteurs dans leurs équipes. Les docteurs présentent des caractéristiques spécifiques qui intéressent les structures privées.
Les évolutions de carrière au sein des entreprises privées sont diverses, le docteur pourra aussi bien souvent évoluer vers un poste d'expert technique, de manager ou encore vers un poste de technico-commercial.