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Agir face aux enjeux environnementaux, la thèse comme levier

Photo du rédacteur: Pierre JACQUETPierre JACQUET

Pierre JACQUET
Pierre JACQUET

Merci beaucoup pour votre témoignage


Pourquoi avez-vous décidé d’effectuer une thèse ?

Je ne crois pas avoir choisi de faire une thèse. J’ai surtout choisi une thématique. Lors de ma formation d’ingénieur, j’ai été marqué par l’urgence climatique et les menaces sur la biodiversité. Il me semblait que de nombreuses choses devaient changer dans la société, et je me demandais comment y contribuer en tant qu’ingénieur.

Dans mon domaine, l’informatique, il m’a semblé que l'écosystème industriel n’avait pas de réponse à cette adaptation. La majorité des ressources que je trouvais provenaient d’acteurs universitaires, ce qui m’a poussé à me former auprès d’eux. Je souhaitais à la fois mieux comprendre les impacts de mon secteur et me sentir utile en travaillant dans une direction pertinente.

J’ai contacté différentes personnes dont les travaux ressortaient lors de mes recherches. L’une d’elles m’a proposé une thèse alliant les aspects logiciels et systèmes à la réduction des impacts environnementaux.

 

Comment bien choisir son sujet de thèse ?

Aucun cadre de thèse n’est vraiment identique. Certains doctorants se voient proposer un sujet bien défini, d’autres bénéficient de davantage de liberté. Dans mon cas, le choix précis du sujet initial a peu importé. J’ai eu la chance de travailler avec des directeurs qui m’ont fait confiance en me laissant explorer différentes pistes, même lorsque celles-ci s’éloignaient de la fiche de poste initiale.

L’intérêt pour la thématique (par exemple en informatique, développement logiciel, réseaux, systèmes…) est essentiel car il conditionne votre motivation. Le reste s’apprend ! Il est normal de commencer sans avoir une idée claire de la direction à prendre ni des outils à utiliser.

Je crois finalement que ce qui compte le plus, c’est la relation avec ses encadrants. Elle joue un rôle déterminant dans le bon déroulement des travaux. Les aspirants doctorants ne peuvent pas se tromper en choisissant une thématique qui les intéresse, encadrée par une personne avec laquelle ils s’entendent bien. N’hésitez pas, pour cela, à demander des retours à d’anciens doctorants !

 

Comment avez-vous vécu votre doctorat ?

Là encore, les expériences varient grandement. Pour certains, la thèse est synonyme de travail solitaire et de nuits blanches. Cette image est assez répandue, mais elle est loin d’être universelle.

La première chose à mentionner est l’importance de l’équipe de recherche. Un doctorant peut être seul sur son sujet précis, mais il ne l’est pas sur sa thématique. Être entouré d’autres doctorants, de jeunes chercheurs et de chercheurs permanents crée un véritable sentiment d’unité. Même si toutes ces personnes peuvent impressionner au début (syndrome de l’imposteur oblige), ce sont vers eux que l’on se tourne naturellement, que ce soit dans les périodes de difficulté ou lors des moments de célébration.

Concernant le rythme de travail, la recherche en informatique est fortement influencée par le calendrier des conférences. Les articles doivent être soumis à des dates précises, entraînant des périodes de rush (évaluation, écriture), suivies de phases plus calmes (développement, expérimentations).

Je termine mon doctorat avec le sentiment de m’être amusé. On m’a laissé trois ans pour mener des projets, échanger avec une communauté active partout en France, et je mesure la chance que cela représente.

 

Quel est votre travail aujourd’hui ? Et quelles sont vos principales satisfactions ?

Mon idée initiale était de devenir docteur sur un sujet alliant numérique et réduction des impacts environnementaux, puis de rejoindre une entreprise pour appliquer cette expertise. Au vu des propositions de recrutement reçues, je crois que ce plan n’était pas totalement insensé, d’autant plus que je me sens aujourd’hui compétent dans ce domaine.

Cependant, j’ai été mordu par le virus… J’ai aujourd’hui envie d’élargir ma thématique de recherche et de travailler sur des projets que j’ai laissés de côté durant ma thèse. J’ai donc entamé un postdoctorat (un contrat temporaire de jeune chercheur) en démarchant un industriel afin de co-construire un sujet d’intérêt commun. J’apprécie particulièrement de pouvoir répondre à des problématiques concrètes tout en bénéficiant de la liberté académique pour orienter mes recherches. Une partie du rôle des sciences appliquées est d’explorer et de proposer des alternatives aux pratiques en place, un objectif qui me tient à cœur.

Dans les faits, les parcours après un doctorat sont variés. La majorité des docteurs se dirigent vers l’industrie, sur un sujet lié ou non à leur thèse. Les compétences développées en R&D, gestion de projets et communication sont valorisées. Le doctorat reste également la voie traditionnelle pour accéder aux carrières de chercheur (CNRS, Inria, CEA, etc.) ou d’enseignant-chercheur.

Ne pas avoir une idée précise de l’après-thèse avant de commencer est tout à fait normal : c’est un projet qui se construit progressivement, et les encadrants sont là pour vous accompagner.

 

 

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